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États-Unis contre Venezuela: la guerre et le marché du mensonge (I)

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EEUUL'intense campagne médiatique de désinformation des États-Unis contre le Venezuela fait partie d'un nouvel effort de la part de la Maison Blanche pour renverser, à tous prix, les gouvernements qui refusent de suivre la ligne hégémonique que Washington dicte à la région.
 
L'auto-proclamation, en pleine rue de Caracas, de monsieur Juan Guaidó comme président "en charge", sans aucune base légale ni morale, a montré jusqu'à quel point peuvent aller Washington et ses alliés dans leurs menées subversives; et ce type d'opération peut s'étendre à d'autres nations.
 
John Bolton, le conseiller en Sécurité Nationale du président Donald Trump, a annoncé, le 3 mars dernier, que les États-Unis tentent de former une coalition "pour changer le gouvernement du Venezuela" et pour ce faire, a-t-il ajouté, la Maison Blanche, dans la situation actuelle, ne reculera pas à utiliser la tristement célèbre Doctrine Monroe.
 
"Nous essayons d'obtenir du soutien pour parvenir à une transition politique de (Nicolás) Maduro à Guaidó, que nous reconnaissons comme président ", a déclaré Bolton au cours d'un entretien accordé à CNN dans le cadre du programme "L'État de l'Union".
 
Les spécialistes consultés par Prensa Latina estiment que la première mesure que prendrait cette alliance serait de renforcer le blocus politique et diplomatique du Venezuela, mais cette coalition aurait une seconde mission: rassembler les forces et les moyens nécessaires pour une éventuelle intervention militaire, lorsque les conditions seront mûres pour le faire.
 
Une partie de la campagne de la Maison Blanche consiste à compliquer la situation en culpabilisant Cuba pour le soutien que ce pays accorde à la direction bolivarienne du Venezuela menée par Nicolàs Maduro.
 
C'est ainsi que Bolton, le 4 mars dernier, a confirmé que le Gouvernement de Donald Trump se dispose à appliquer de nouvelles sanctions contre Cuba et, en particulier, à durcir les restrictions financières qui touchent déjà "les militaires cubains et les services de renseignement".
 
Le prétexte pour ces mesures est la présence supposée d'une "armée de 25 mille soldats cubains" sur le territoire vénézuélien, ce que le ministre des Affaires Étrangères cubain nie catégoriquement.
 
JUSTIFIER L'AGRESSION: TÂCHE DIFFICILE
 
Derrière cette tentative de coup d'État et derrière les menaces d'emploi de la force contre Maduro, qui est le président constitutionnel du Venezuela, se trouvent les agences fédérales nord-américaines. Elles coordonnent chaque pas de l'opération en appliquant à la lettre des indications que l'on peut trouver dans les manuels de campagne des forces armées et dans les documents régissant les entités civiles.
 
Dans cette campagne, le Département d'État joue un rôle fondamental pour justifier l'agression. Ses déclarations sont reprises, à quelques variations près, par les porte-parole des autres ministères, relayés par des "talking points" pré-élaborés qui ventilent ces mêmes déclarations aux autres entités fédérales.
 
D'après le site digital "Defense One", spécialisé dans le domaine militaire, lorsqu'on a demandé dernièrement à un haut fonctionnaire si les États-Unis pourraient imposer un blocus naval au Venezuela, sa réponse a été: " Tout est sur la table, toutes les options".
 
Ces paroles sont reprises en boucle par les diverses entités gouvernementales et les fonctionnaires nord-américains, ou même dans les programmes de télévision et sur les réseaux sociaux.
 
De l'avis de Dan Trombly, analyste de l'Institut d'Études Stratégiques de l'Armée Américaine, une militarisation de la crise au Venezuela demanderait une préparation de base de la part des États-Unis "de zéro à 100".
 
Et il ajoute que l'opposition vénézuélienne qui, "dans sa grande majorité, est non-violente", serait incapable d'organisation, même à un niveau aussi incohérent que celui des milices préparées par l'OTAN en Libye après l'invasion du pays en 2011.
 
D'autre part, les lois en vigueur aux États-Unis requièrent que Trump obtienne l'approbation du Congrès pour toute action militaire conventionnelle de longue durée, ce qui semble peu probable puisque la Chambre des Représentants est maintenant contrôlée par les démocrates.
 
Les spécialistes mettent en garde sur le fait qu'une incursion limitée et de caractère "chirurgical" de la Maison Blanche ne chercherait pas nécessairement à obtenir un vote ouvert au Capitole mais qu'elle serait présentée aux membres du Congrès comme un fait accompli.
 
Toutefois, peu de spécialistes de cette question s'aventurent à écarter définitivement une intervention militaire, étant donné le caractère imprévisible de l'administration nord-américaine actuelle. /PL