Déclaration de la Commission Aponte sur les événements racistes à Holguín
- Écrit par ACN
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La Commission Aponte de l'Union des écrivains et artistes de Cuba (Uneac) a condamné le comportement raciste et éthiquement odieux des organisateurs et des participants aux événements qui ont eu lieu à Holguín samedi, a rapporté hier l'Uneac sur son site Internet.
Un événement inhabituel a eu lieu récemment dans la ville de Holguín. Selon des témoignages circulant sur les réseaux sociaux, un groupe de jeunes, après avoir fêté Halloween dans un espace loué, est sorti dans la rue à la fin de leur fête, encapuchonné de blanc avec l'insigne du KKK et une croix, avec des cris agressifs et provocateurs tels que "Où sont les noirs ?".
Notre société ne peut pas permettre un tel comportement, en toute impunité, au nom de la liberté d'expression. Notre Commission Aponte, composée d'écrivains, d'artistes et de chercheurs de tout le pays, condamne fermement le comportement raciste et éthiquement odieux des organisateurs et des participants à cette manifestation, qui n'a rien à voir avec notre culture et notre identité, et encore moins avec les valeurs que nous défendons dans la construction d'une société meilleure.
Nous demandons que les organisateurs et les participants à cet acte de violence soient tenus pénalement responsables de la violation du droit à l'égalité, qui est prévu et sanctionné par le Code pénal.
En tant que peuple, avec une identité en processus constant d'assimilation de nouvelles influences étrangères, en même temps que nous contribuons de plus en plus, à partir de la culture cubaine, à la culture universelle et à celle des différents peuples proches et lointains, conscients que la mondialisation est un processus objectif de civilisation, nous ne condamnons pas la fête d'Halloween.
Cependant, nous réaffirmons qu'elle ne fait pas partie de notre patrimoine culturel et que nous pouvons intégrer ce qui s'identifie à nos habitudes, coutumes et traditions, comme cela s'est produit avec d'autres manifestations culturelles d'origines les plus diverses, dont les anglo-saxonnes.
Ne copions pas de force un festival qui ne fait pas partie de notre idiosyncrasie. Du Nord anglo-saxon, nous avons reçu de nombreux apports culturels que nous avons assimilés et transculturés à notre manière.
Aujourd'hui, nous sommes les créateurs d'un latin jazz et d'un jazz cubain, qui ne sont pas nés à la Nouvelle-Orléans mais dans nos salons. Nous cultivons le filin, qui n'est pas exactement le feeling.
Nous avons une culture cubaine du rap et du hip-hop, qui n'est pas copiée de New York, mais qui est née du sentiment des quartiers de notre ville. Notre rodéo dans la campagne cubaine n'est pas celui des cow-boys blonds aux chapeaux texans, mais celui des guajiros aux chapeaux yarey, bronzés par le soleil tropical.
Nous ne pouvons pas nous auto-coloniser. Nous avons une culture forte et riche, qui est l'épée et le bouclier de la nation et que nous avons et devons sauver, pour nous sauver en tant que nation et en tant que peuple.
Il ne faut pas non plus mélanger une fête, quelle que soit son origine, avec la haine raciale. Halloween, même si ce n'est pas la nôtre, n'est pas une tradition raciste et c'est un acte de lèse culture que de la ternir avec une telle félonie.
À Cuba, nous n'avons pas plusieurs peuples, nous ne sommes pas non plus multiethniques, nous sommes ethnologiquement un peuple: le peuple cubain, et anthropologiquement, une ethno-nation. Nous sommes génétiquement et culturellement métisses, nous sommes inclusives et notre diversité phénotypique nous rend diverses en apparence, mais nous sommes uniques dans notre essence.
Le racisme, bien qu'historiquement présent au cours des quatre siècles coloniaux et des 60 années de néocolonialisme, n'est pas compatible avec le projet de nation que nous avons initié en 1868 ni avec notre essence métisse. Au cours des 63 dernières années de notre évolution historique, nous avons construit une nouvelle société, qui cherche un nouvel homme et une nouvelle femme, et le socialisme est incongru avec le racisme et avec toute forme de discrimination.
Les actes de discrimination et de haine sont intolérables et répréhensibles dans une société que nous construisons avec amour, fraternité et unité.
