Quels messages Cuba apporte-t-elle à la COP-28 ?
- Écrit par Alina Perera Robbio et René Tamayo León, Granma
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Lors de la 28e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Cuba présentera ses expériences et ses résultats dans différents secteurs.
Situé dans les zones de développement urbain de cette ville futuriste qui s'étend de la côte vers le désert, le Parc des expositions de Dubaï (Expo City) est devenu ces jours-ci la grande Babel du 21e siècle.
Si l’envie vous prend de parcourir une partie de ses presque cinq kilomètres carrés, et si vous prêtez attention aux voix, vous pourrez peut-être constater que l'on y parle plus de 300 langues, certaines plus familières que d'autres et d'autres dont vous n'avez jamais entendu parler, des dialectes et bien d'autres formes d'expression propres aux peuples, y compris la langue des signes.
Le 29 novembre, à la veille de l'ouverture de la 28e Conférence des parties (COP-28) à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, l'espagnol « cubain » s'est fait entendre haut et fort.
Au cours de cette journée, les diplomates et les responsables du ministère cubain de la Science, de la Technologie et de l'Environnement (Citma) présents sur place ont participé activement aux discussions préliminaires des délégations du Groupe des 77 et la Chine qui participent à cette rencontre mondiale sur le changement climatique.
Cuba assure la présidence pro tempore du G-77 et la Chine, et a convoqué à ce premier Sommet des dirigeants du Groupe dans le cadre de la COP-28, en tant qu'espace de réflexion et de coordination de positions entre les pays du Sud, en vue des négociations sur le climat.
La délégation cubaine à la COP-28 et à ce Sommet des dirigeants du Sud est dirigée par le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez.
Ce sera la première fois que le G-77 se réunira au niveau des chefs d'État et de gouvernement dans le cadre d'une COP. Le Sommet aura lieu le 2 décembre et est considéré comme l'une des priorités de la présidence cubaine du groupe.
La réunion comportera une séance d'ouverture, un débat général et une séance de clôture, bien qu'il n'ait pas été proposé d'avoir des résultats négociés, mais plutôt un résumé par le Président cubain des principales questions abordées au cours du débat, afin qu'il puisse servir de guide ou de base pour la projection du groupe sur cette question importante.
Ce sera également l'occasion d'un travail collectif et de la promotion d'efforts conjoints de la part des pays en développement pour faire avancer leurs revendications légitimes.
Ana Silvia Rodriguez Abascal, directrice des organismes internationaux de la Direction générale des Affaires multilatérales et du Droit international du ministère cubain des Relations extérieures, a expliqué à l'équipe de presse de la présidence de la République que l'Île arrivait à la COP-28 avec une délégation diversifiée, à laquelle participent différents organismes, dont le ministère de la Science, de la Technologie et de l'Environnement (Citma), le ministère des Relations extérieures (Minrex), le ministère de l'Énergie et des Mines (Minem), le groupe sucrier (Azcuba), qui présentera une initiative liée à cette industrie, et l'Institut national de Planification territoriale et urbaine (Inotu), entre autres entités.
Juan Antonio Fernandez Palacio, directeur général de la Presse, de la Communication et de l'Image du Minrex, a souligné que le Sommet des dirigeants du G-77 et la Chine « est une initiative tout à fait nouvelle. Il s'agit d'une proposition très importante de Cuba, car elle permet aux pays membres, en tant que groupe de négociation – peut-être le plus fort du Sud global – de coordonner leurs positions, de se mettre d'accord sur des idées et d'avoir des propositions concrètes pour faire valoir les aspirations, les demandes et les revendications des pays du Sud par rapport aux problèmes qui occupent la COP-28 ».
Ulises Fernandez Gomez, directeur des Relations internationales à la Citma, a déclaré à la presse qu'à la COP-28, « Cuba apporte son engagement et sa volonté de contribuer à l'effort mondial pour que cette Conférence des parties signifie un changement dans la façon dont nous faisons face aux défis mondiaux liés au changement climatique ».
Tout le monde sait bien, a-t-il ajouté, que l'Île mène une politique solide, avec des plans gouvernementaux spécifiques, pour faire face au changement climatique, un exemple, a-t-il ajouté, de la « bonne relation entre la science et la politique qui a porté ses fruits dans un système qui permet d’impliquer l'ensemble de la société dans tous les défis liés à la lutte contre le changement climatique ».
Selon Fernandez Gomez, Cuba s'est efforcée de répondre à un certain nombre de questions à cet égard, par exemple : Comment allons-nous faire face au changement climatique ? Comment allons-nous vivre ? Comment allons-nous nous nourrir ? Comment allons-nous nous transporter ? Comment allons-nous nous loger ? Comment allons-nous développer nos habitudes alimentaires ? Comment les défis pour notre santé vont-ils se comporter ?
Ces questions, a déclaré le directeur des Relations internationales du Citma, « impliquent un défi qui est transversal à tous les secteurs de la société, et je pense que l'exemple de Cuba est très valable, en raison de l’intégralité, de l'effort, et parce qu'il implique l'ensemble de la société, tous les secteurs. Je pense que c'est le principal message que Cuba peut transmettre lors de cette COP-28 ».
Un autre message, a ajouté Fernandez Gomez, est que, sur la base de ses capacités institutionnelles, scientifiques, institutionnelles, organisationnelles et technologiques, Cuba a pu accéder à certaines sources de financement dans le cadre d'une architecture financière internationale injuste et déséquilibrée.
C’est principalement à travers les fonds offerts par les mécanismes des Nations Unies, et avec lesquels nous avons obtenu des résultats très importants, que Cuba a su unir les priorités du pays aux opportunités financières, et les transformer en résultats concrets de la science et de l'adaptation au niveau de la communauté, des différents secteurs et des écosystèmes, a expliqué le directeur de la Citma.
Lors de cette 28e édition de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, l'Île disposera pour la première fois d'un Pavillon d'exposition qui, le 3 décembre, lors de son inauguration, lancera l'Alliance internationale pour la circularité d'une agro-industrie de la canne à sucre résiliente et à faible émission de carbone (Alliance Climatique Agro Sucre Circulaire), une proposition innovante d'Azcuba.
Le projet Ecovalor, dont l’objectif est de contribuer à la réduction des émissions de carbone, y compris les contributions du secteur forestier, sera également présenté. Les initiatives cubaines en matière de transition énergétique et les résultats obtenus par des projets d'adaptation des municipalités côtières seront également à l’ordre du jour, parmi d'autres initiatives liées à la Tarea Vida (Tâche Vie), le Plan national de lutte contre le changement climatique.