Cuba: Comment les provinces transformeront-elles leur réalité en 2023 ?
- Écrit par Ortelio González Martínez et Pedro Jorge Velazquez, Granma
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Diaz-Canel a appelé à secouer l'inertie, à bannir le bureaucratisme et l’autocomplaisance, et à une plus grande implication du peuple dans tout ce qui est fait.
À Ciego de Avila, la région où il a commencé, le 5 janvier, des échanges successifs avec les plus hautes autorités de toutes les provinces de Cuba, Miguel Diaz-Canel Bermudez, Premier Secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, a appelé à faire face aux défis de la nouvelle année en faisant les choses de manière différente, et avec des solutions spécifiques à chaque lieu.
Les membres du Bureau politique, Manuel Marrero Cruz et Roberto Morales Ojeda, respectivement Premier ministre et Secrétaire à l’organisation du Comité central du Parti étaient présents à cette première rencontre, dont l’objectif était d'évaluer les actions qui ont été conçues pour faire face à la situation économique et sociale du pays.
Diaz-Canel a insisté sur le fait que le but, c’est une transformation de l'attitude et une compréhension du moment que traverse le pays, la nécessité de renverser la situation dans les plus brefs délais, et que beaucoup dépend de la manière dont les cadres font face aux tâches dans tous les secteurs de direction.
Ce n'est un secret pour personne que la vie quotidienne des Cubains en 2022 a été très tendue en raison des pénuries et des pressions, avec une grande complexité dans la vie quotidienne, notamment celles causées par la COVID-19, l'instabilité du système électrique et le renforcement du blocus, entre autres causes.
Malgré cela, a-t-il dit, un sentiment d'espoir est présent ; il y a du courage pour inverser et transformer la situation.
« Il s'agit pour nous tous de trouver la réponse à la question de savoir comment nous allons inverser, de toute urgence, la réalité que nous vivons », a-t-il déclaré, tout en prévenant que la créativité et la résistance pâtissent lorsqu'elles se heurtent à la bureaucratie, à l'apathie et à la corruption qui existent dans certaines couches intermédiaires, et placent des obstacles là où une solution est nécessaire.
Il y a un peuple qui attend que les véritables potentialités, les réserves productives se libérent et qu'elles constituent des incitations et non des fardeaux, a-t-il dit ; un peuple qui attend le décollage nécessaire de l'entreprise étatique socialiste et que l'agriculture donne une réponse à la production d’aliments.
Il a appelé à secouer l'inertie, à bannir le bureaucratisme et l’autocomplaisance, et il a demandé une plus grande implication populaire dans tout ce qui est fait.
« Nous devons relever le défi qu'il est possible de surmonter la crise que traverse le pays. Nous devons être conscients qu'il est possible de le faire – cette crise qui dépend du blocus et de la situation mondiale – parce que nous avons tous la capacité de contribuer davantage à la transformation révolutionnaire, en étudiant les problèmes et en analysant les contradictions, en comparant, en tenant compte des critères de la population et des spécialistes, en assumant systématiquement une approche anticapitaliste dans chaque décision, afin que la logique de l'émancipation socialiste prévale toujours », a-t-il ajouté.
Dans l'une des interventions, Morales Ojeda a affirmé : « nous avons un grand défi et un grand engagement envers notre peuple, pour améliorer le bien-être et la qualité de vie, et pour éliminer progressivement tout ce qui fait obstacle : inflation, pénuries, qualité des services, dévaluation de la monnaie, corruption, illégalités... ».
Et Marrero Cruz d’ajouter : « nous vivons des temps différents et nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose en 2023. Nous devons fixer des objectifs concrets, définir des indicateurs. Et le centre de tout ici, c’est la municipalité. »
À propos de Ciego de Avila, l'une des provinces stratégiques pour le pays en matière de production alimentaire, il a été souligné qu'elle doit accélérer la livraison de terres aux producteurs et à plus de 30 organismes du territoire en mesure de prendre en charge une grande partie des plus de 26 000 hectares de terres en friche, afin d'apporter la réponse productive dont le territoire et le pays ont besoin.
Face à cette réalité, Livan Izquierdo, membre du Comité central du Parti et son Premier secrétaire dans la province, a informé la plus haute direction du pays que, entre février et mars, les organisations du territoire disposeront des hectares de terrain leur correspondant.
Dans le cadre du débat, d'importantes entreprises de Ciego de Avila, telles que Ceballos et La Cuba, ainsi que les autorités de municipalités de Majagua et Ciro Redondo, ont présenté leurs projections pour 2023.
SANCTI SPIRITUS: DÉVELOPPER LES MUNICIPALITÉS, C'EST RENFORCER LA NATION
La rencontre entre les hauts dirigeants du pays et les autorités, les entrepreneurs et les administrateurs, à Sancti Spiritus, a donné lieu à un débat sur les potentialités du territoire pour surmonter la situation socio-économique actuelle du pays.
La réunion était présidée par le Premier Secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, le Secrétaire à l'organisation du Comité central du Parti, Roberto Morales Ojeda, le Premier ministre Manuel Marrero Cruz, le Premier Secrétaire du Comité provincial du Parti à Sancti Spiritus, Deivy Pérez Martin et la gouverneure de la province, Teresita Romero.
Comme la veille à Ciego de Avila, la situation actuelle, l'utilisation de la science et de l'innovation, la communication sociale et les progrès de la transformation numérique ont été évalués en profondeur. En outre, l'espace a été propice pour impulser la mise en œuvre des idées, des concepts et des lignes directrices du 8e Congrès du Parti afin d’éliminer les obstacles.
Faisant référence à la réunion à Sancti Spirutus, Diaz-Canel a noté qu'elle avait été « encourageante, basée sur des solutions locales ». « Le courage et la confiance dans ce qui doit être fait existent », a-t-il également déclaré.
Au cours de ses interventions, il a insisté sur l'importance d'assumer la vitalité économique et sociale des localités comme un pilier fondamental du progrès de la nation, car « en développant les municipalités, nous développons les provinces, et en développant les provinces, nous développons le pays ». Sans cela, nous n’y parviendrons pas.
Il a également rappelé que l'année précédente a été très difficile, et a été marquée par une énorme campagne de discrédit et une guerre économique qui a tenté de renverser la Révolution, bien qu'ils n'aient pas réussi à faire en sorte que le peuple abandonne son projet social.
IL N'Y A PAS DE RÉPONSES SIMPLES, MAIS IL Y A DES RÉPONSES
Qu'allons-nous faire pour produire plus d'aliments, pour fournir des services plus nombreux et de meilleure qualité, pour réduire la demande d'électricité, pour relancer l'entreprise d’État socialiste... Comment allons-nous construire plus de logements, promouvoir le talent et générer plus de richesses ? Comment allons-nous intégrer davantage les jeunes dans les différentes actions ?
Ces questions, posées par Morales Ojeda, ont orienté le dialogue, au cours duquel il est apparu clairement que le blocus imposé à Cuba par les États-Unis reste le principal obstacle au développement de la nation. Mais, a-t-il dit : « tout en étant conscients qu'ils n'ont montré aucun signe qu’ils allaient le lever, nous ne pouvons pas nous empêcher d'avancer avec nos propres efforts sur les fronts qui ont des potentialités à exploiter. »
Depuis Sancti Spiritus, la Première Secrétaire du Comité provincial du Parti a évoqué les différents pôles productifs dans lesquels le territoire a investi, ainsi que les actions à court et à long terme pour répondre à la complexité du contexte national.
Tant les gestionnaires que les producteurs ont présenté des expériences concrètes, notamment des plans pour l'agriculture, axés sur une meilleure production de semences et des méthodes permettant un ensemencement avec de meilleurs résultats.
La production porcine sera stimulée par les aliments obtenus sur les terres remises à l'Entreprise porcine Sancti Spiritus. Des crédits ont également été obtenus du ministère du Tourisme pour des mini-industries axées sur la production d'aliments spéciaux pour animaux.
L'attention aux producteurs et à l'agriculture est également au centre de la stratégie de relance de ce secteur, fondamental pour l'alimentation de la population, raison pour laquelle ils cherchent à dépasser la production de 2019, où ils avaient obtenu 20 000 tonnes de viande.
Les représentants du secteur sucrier ont expliqué la situation dans laquelle ils se trouvent : avec une seule usine de broyage, mais avec un plan en exécution pour mettre au point, à travers la diversification, une meilleure gestion économique.
Au cours de la réunion, le Premier ministre a souligné que, même si les défis seront également nombreux en 2023, les bases sont créées pour que ce soit une meilleure année. Il a ajouté la volonté d'aller de l'avant, avec la certitude que nous devons faire les choses différemment, dans la décentralisation pour promouvoir plus de prise de décision dans les municipalités.
« Aujourd'hui, nous disposons de nombreuses mesures gouvernementales qui ont été adoptées, qui sont des transformations profondes, mais certaines d'entre elles tardent à être mises en œuvre. Nous devons donc revoir tout cela en détail, et examiner leur exécution, leur impact et leurs résultats », a-t-il ajouté.
Il a souligné à nouveau l'importance de répondre avec sensibilité aux inquiétudes de la population, de renforcer le travail des délégués et de les soutenir davantage, et d'analyser comment mieux stimuler la relation entre les entreprises privées et les entreprises étatiques.