Cuba: L'économie devrait connaître une croissance de 4 % en 2022
- Écrit par Yaditza del Sol González
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Le vice-premier ministre et ministre de l'Économie et de la Planification, Alejandro Gil Fernandez, a présenté le projet du Plan de l'économie pour 2022.
Au premier trimestre de 2021, l'économie cubaine a diminué de 13,4% par rapport à la même période de l'année précédente, ce qui est principalement dû à la persistance des effets de la COVID-19, par rapport au premier trimestre de 2020, lorsque les premières infections ont été détectées dans le pays, a expliqué le vice-premier ministre et ministre de l'Économie et de la Planification, Alejandro Gil Fernandez, lors de la présentation du projet de Plan de l'Économie pour 2022.
Cependant, a-t-il dit, après sept trimestres consécutifs de contraction, l'économie en 2021 n'a pas décru, mais cette tendance s’est plutôt interrompue pour laisser place à une phase de reprise, comme en témoigne l’estimation de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) aux environs de 2 % à la fin de l'année, bien que l'objectif prévu de 6 % n'ait pas été atteint.
Dans l'analyse de ces comportements, il a souligné que plusieurs éléments devaient être pris en compte, notamment l'impact de la pandémie et le renforcement du blocus économique. Tout cela, associé à l'augmentation des prix à l'importation et des taux de fret, aux effets causés par les chaînes logistiques du transport maritime international, a souligné le vice-premier ministre.
Il nous faut reconnaître, a-t-il dit, l'effort réalisé cette année, au milieu de ce scénario, non seulement pour avoir résisté, mais aussi pour avoir progressé dans diverses activités, en intégrant de nouvelles mesures pour relancer l'économie nationale. À cet égard, il convient de souligner les mesures adoptées pour renforcer l'entreprise étatique socialiste, perfectionner les acteurs économiques, augmenter la production agricole, travailler dans les quartiers, prendre soin des personnes et des communautés en situation de vulnérabilité, ainsi que la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social jusqu'en 2030.
Parmi les points négatifs, il a cité les plus de 500 entreprises étatiques déficitaires et leur lien avec les prix excessifs, la dollarisation partielle de l'économie dans les relations entre les entreprises et de celles-ci avec le secteur non étatique, ajouté aux dérives par rapport à la conception de la Tâche de réorganisation, essentiellement en matière d'inflation des prix à la consommation, a déclaré le ministre de l'Économie et de la Planification. Sur la question de la dollarisation, il a expliqué que les formes non étatiques de gestion ne sont pas un secteur générateur de devises étrangères ; certaines exportent, mais pas la majorité. Cependant, si les principaux biens leur sont vendus en devises étrangères, elles doivent acquérir cette devise, et elles le font par le biais du marché illégal, avec un taux de change de 80 pour 1, ce qui s'exprime ensuite dans les prix et les services, a-t-il fait remarquer.
Il s'agit d'un phénomène que nous devons corriger, a-t-il déclaré, ajoutant que dans aucun document approuvé il n’est dit que le secteur non étatique est conçu pour être une source de financement en devises étrangères pour le secteur étatique.
PRIORITÉS POUR 2022
Parmi les objectifs prioritaires du Plan de l’Économie pour 2022, Gil Fernandez a déclaré que l’objectif était de s'orienter vers un processus de stabilisation macroéconomique, vers la récupération du peso cubain ; de stabiliser le Système national d'électricité, de transformer le système étatique d'entreprises et de décentraliser les compétences en vue d’une plus grande autonomie dans les municipalités afin de promouvoir le développement territorial.
Une autre priorité est d’améliorer la prise en charge des personnes, des foyers et des communautés en situation de vulnérabilité, mais pas dans une perspective d'assistanat, mais plutôt pour les soutenir afin qu'ils puissent sortir de cette situation, par l'emploi, la formation et en leur offrant davantage d'opportunités, a-t-il dit. « De même, il est urgent de continuer à transformer le système étatique d'entreprises, de le faire évoluer, afin qu’en 2022, il soit considéré comme le sujet principal de notre modèle, qu’il soit la principale référence de biens et services pour le peuple. »
Dans le cadre de cette projection, si le redressement économique et social progressif du pays se poursuit, la croissance du PIB est estimée à environ 4% pour 2022, sur la base de l'ouverture des principales activités économiques, de la reprise du tourisme et des avantages que nous offre la maîtrise de la pandémie, a-t-il précisé.
AUGMENTER L'OFFRE ET LA PRODUCTION : MEILLEURE RECETTE CONTRE L'INFLATION
À propos de l'inflation – une question dont l’impact est important non seulement pour Cuba, mais aussi pour le reste du monde – il a reconnu le rôle de plusieurs facteurs aggravants : le ralentissement ou la paralysie temporaire des principales activités productives, ou l'injection de mesures de stimulation protectrices sans soutien productif.
« Notre pays a mis en circulation de l'argent sans soutien productif », a-t-il déclaré. « À Cuba, par exemple, plus de 2 milliards de pesos ont été alloués pour protéger les travailleurs temporairement au chômage du fait de la fermeture d'activités. » Il y a aussi l'augmentation des coûts d'importation, la génération d’une demande plus importante avec moins d'offres et l'impact bien connu de la pandémie sur l'économie internationale, a-t-il dit. « Ce sont des problèmes communs, mais dans le cas de Cuba, il faut ajouter le renforcement du blocus économique qui recherche sans cesse l’occasion de nous étouffer et de renverser la Révolution. »
Il a souligné que la lutte contre la COVID-19 a entraîné une augmentation des dépenses en devises afin de prendre en charge la population, car pour la Révolution, la santé de notre peuple sera toujours une priorité. À cela s’ajoute le fait que le pays a dû faire face à une augmentation exorbitante des prix à l'importation et à une diminution des rendements agricoles en raison de la limitation des intrants.
Aucune de ces causes, a-t-il dit, n'a de rapport avec la Tâche de réorganisation ou sa mise en œuvre, comme certains ont tenté de le démontrer, en l'accusant d'être la principale cause de l'inflation. « Tous les éléments ci-dessus auraient été présents avec ou sans la réorganisation ». Cela ne signifie pas, a-t-il reconnu, que la Tâche ne comportait aucune erreur dans sa conception et dans sa mise en œuvre, ce que nous avons cherché à corriger dès le départ.
Lorsque nous parlons d'inflation, a-t-il dit, nous devons comprendre qu'il s'agit de l’augmentation généralisée et soutenue des prix sur une période donnée. Or, dans notre cas, cela ne se passe pas ainsi, puisqu'il existe un ensemble de prix qui, de janvier à aujourd'hui, n'ont pas subi de modifications et ce sont des prix de base pour la société, tels que les tarifs de l'électricité et de l'eau, le prix du carburant, le panier familial subventionné, le gaz, a-t-il déclaré. « Et dans ce contexte, il n’y a pas eu d’inflation. »
« Alors, quelle est l'ampleur de l'inflation à Cuba ? », a-t-il dit. La première chose est de démonter la matrice d'opinion selon laquelle elle est de 6 900% (ce qui implique que les prix auraient augmenté 70 fois), « une interprétation erronée d'un exemple qui a été donné à un moment donné pour expliquer ce que serait la dévaluation du peso cubain si le secteur étatique était lié au secteur non étatique sur la base de certaines hypothèses ». À cet égard, il a souligné que le taux d'inflation dans le pays était de 60 %, et que, par exemple, en janvier, il était de 44,1 %, et à la fin d'octobre, il était de 69,5 %. Cela signifie que, contrairement à ce qui était prévu, l'inflation est supérieure de près de dix points, ce qui affecte directement le pouvoir d'achat des salaires et des pensions, a-t-il déclaré.
« Où cette inflation s'exprime-t-elle le plus ? Dans les prix de l'offre et de la demande, dans les prix du marché étatique et non étatique, mais surtout parce qu'il y a beaucoup de spéculation et de revente, et c’est contre cela qu’il faut lutter. »
Selon lui, le moyen d'enrayer ce problème n'est pas de restaurer le pouvoir d'achat des salaires, car cela conduirait à davantage d'inflation et deviendrait une histoire sans fin. On ne peut pas non plus plafonner tous les prix de l'économie – notamment ceux de l'offre et de la demande – car pour cela, a-t-il prévenu, il faudrait avoir la garantie que le plafonnement serait respecté et que les produits ne disparaîtraient pas des étalages pour être revendus à un prix plus élevé. « La mesure la plus efficace est d'augmenter l'offre. »
Il a également envisagé, comme réponse à ce phénomène, d'élargir l'offre, mais en produisant davantage, de parier sur les enchaînements productifs avec les différents acteurs, ainsi que de corriger les déviations dans le paiement des bénéfices dans le système des entreprises, de travailler sur le contrôle des dépenses publiques et de réduire le déficit fiscal.
Conformément aux objectifs de ce Plan, l'effort principal devra être concentré sur plusieurs actions, a-t-il fait valoir. Parmi celles-ci, il fallait prendre en charge les transformations de l'entreprise étatique socialiste, continuer à perfectionner le commerce intérieur, respecter le plan du commerce de détail étatique en pesos cubains, contrôler l'impact des mesures visant à accorder une attention prioritaire aux personnes, foyers et aux communautés en situation de vulnérabilité, garantir l'efficacité du processus d'investissement et donner la priorité à la production nationale d’aliments.
Pour conclure, le vice-premier ministre a déclaré que le blocus économique est le principal obstacle à notre développement, mais nous sommes là, conscients des problèmes à résoudre, fiers non seulement d’avoir résisté, mais aussi d'avancer dans les transformations de l'économie qui nous mettent dans une meilleure position pour profiter du processus de reprise progressive, déjà en cours.
« Les objectifs fixés pour cette étape sont pleins de défis, notamment la croissance du PIB en 2022, mais, avec le travail conjoint et la contribution de tous les acteurs économiques et de notre peuple héroïque, nous démontrerons que Cuba non seulement vit et résiste, mais avance et surmonte ses difficultés. » /Granma