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Cuba: Faire face à cette épidémie comme cela a été fait avec la COVID-19

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epidemiaÀ l'issue de la réunion des spécialistes et de scientifiques sur les questions de santé, le président Diaz-Canel a convoqué des réunions hebdomadaires afin d'apporter, sur la base de données scientifiques, des analyses et des propositions de solutions à l'épidémie de cas de syndrome fébrile non spécifique, causée principalement par l’arbovirose. 

L'intersectorialité, la perception des risques et le soutien sont très importants pour mener à bien les actions de lutte contre les vecteurs. Photo: Estudios Revolución
« Nous allons traiter cette épidémie comme nous avons traité la COVID-19 », a déclaré le 11 novembre le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors de la réunion de spécialistes et de scientifiques sur les questions de santé.

Depuis le Palais de la Révolution, où se sont réunis des spécialistes de divers secteurs liés à la défense de la santé, parmi lesquels figuraient des visages connus qui ont beaucoup apporté de leurs connaissances lorsque Cuba a été confrontée au coronavirus, le chef de l'État a convoqué des réunions hebdomadaires afin d'apporter, à partir de la science, des analyses et des propositions de solutions à l'épidémie de cas de syndrome fébrile non spécifique, provoquée principalement par l'arbovirose.

Le premier point de la réunion, à laquelle participaient également, depuis la présidence, le vice-premier ministre de la République, Eduardo Martinez Diaz- portait sur la mise à jour de la situation épidémiologique des arboviroses sur l’Île. À ce sujet, le docteur José Raul de Armas Fernandez a déclaré que ces deux deuxièmes semaines ont montré une diminution des syndromes fébriles.
Cette réalité, a-t-il déclaré, tient au fait que ce changement s’est produit dans huit provinces : La Havane, Matanzas, Villa Clara, Cienfuegos, Ciego de Avila, Granma, Santiago de Cuba et Guantanamo.

Le spécialiste a affirmé que cette année a été une année épidémique, et que dans 68 municipalités, une augmentation des cas fébriles a été observée. À propos des arboviroses, il a précisé que 38 municipalités ont connu une transmission du dengue et que, dans le cas de La Havane, toutes les municipalités ont signalé des cas de cette infection.

Concernant le chikungunya, José Raul de Armas Fernandez a indiqué que le nombre de cas cumulés s’élève à 21 681, dont plus de 20 000 cas cliniquement suspects, répartis dans 14 provinces, 93 municipalités et 151 zones de santé. Selon lui, les provinces comptant le plus de cas sont Matanzas, La Havane, Camagüey, Cienfuegos, Artemisa et Villa Clara. C’est dans ces territoires que se concentre 98,5 % des cas.

En ce qui concerne le virus Oropouche, depuis le 26 septembre dernier jusqu’à aujourd’hui, aucun cas confirmé ni suspect n’a été signalé, a-t-il indiqué.
Parmi d’autres informations d’intérêt, la docteure en sciences Maria Guadalupe Guzman Tirado a précisé que 119 pays ont signalé une transmission du chikungunya. Face à cette propagation du virus, a-t-elle dit, « la surveillance demeure active » dans l’archipel cubain et que, « dès que l’apparition de la transmission est identifiée dans la province de Matanzas, les spécialistess approfondissent actuellement leurs études ».

IDENTIFIER LE PROBLÈME À TEMPS

Au terme de la réunion, la docteure en sciences Yagen Pomares Pérez, directrice générale des Soins de santé primaires au ministère de la Santé publique, a partagé avec les journalistes plusieurs réflexions sur une épidémie qui préoccupe la population. Elle a commencé par souligner l’importance d’identifier la maladie dès l’apparition de la fièvre chez le patient.

« L’objectif fondamental de notre système est d’assurer l’hospitalisation de tous les patients présentant un syndrome fébrile. Cette hospitalisation peut se faire à domicile – par le biais d’un suivi médical à la maison – ou bien selon les critères déjà approuvés », a-t-elle déclaré.

Concernant cette dernière idée, elle a fait référence à un protocole déjà approuvé dans sa deuxième version. Et dans cette même ligne de raisonnement, elle a expliqué qu’il s’agissait d’une expérience acquise pendant les journées de la Covid-19, lorsque, a-t-elle dit, « nous avons rapidement mis la science et la recherche au service du problème », soulignant la nécessité d’assurer l’hospitalisation des patients.

Elle a également évoqué un défi pour les Soins de santé primaires : « Obtenir la discipline de nos patients atteints de syndrome fébrile afin qu’ils respectent l’isolement à domicile est compliqué, mais je pense que c’est le premier aspect à prendre en compte. »

Le second point, a-t-elle poursuivi, concerne « le suivi assuré par les équipes de santé de base ». À ce propos, elle a expliqué comment, « au sein même de notre système », ce suivi a été organisé avec le renfort des étudiants en médecine « de cinquième année, qui possèdent déjà toutes les compétences nécessaires pour le faire ».

Selon la Docteure en sciences, il s’agit d’« une expérience que nous avons appliquée de manière très intensive à Matanzas » et qui est désormais étendue à tout le pays.
À propos des patients hospitalisés, la spécialiste a déclaré que « tous les enfants de moins de deux ans présentant un syndrome fébrile doivent être hospitalisés ». Il en va de même, a-t-elle ajouté, pour les femmes enceintes, qui font l’objet d’une surveillance plus rigoureuse. Quant aux adultes, ils doivent être hospitalisés s’ils présentent des signes d’alerte tels qu’une fièvre prolongée, une perte de conscience, des douleurs abdominales persistantes ou d’autres manifestations préoccupantes.

Les personnes âgées, a expliqué à la presse Yagen Pomares Pérez, doivent également être hospitalisées, car elles sont plus vulnérables et présentent souvent des comorbidités comme l’hypertension artérielle, le diabète ou d’autres affections pouvant mettre leur vie en danger.

ACTIONS SUR LE TERRAIN
« Nous savons tous que la principale préoccupation de la population aujourd’hui concerne le traitement adulticide [contre les moustiques déjà adultes], c’est-à-dire la fumigation », a déclaré aux journalistes la docteure Madelaine Rivera Sanchez, directrice nationale de la Vigilance et de la Lutte antivectorielle au ministère de la Santé publique. Elle a expliqué qu’« il n’a pas été possible d’intervenir partout comme nous en avions l’habitude pendant les années de flambées épidémiques ».

La spécialiste a précisé que le travail a été mené en concentrant les équipes au niveau municipal, afin de pouvoir intervenir dans les zones les plus complexes, là où l’on a des preuves de transmission des arboviroses.

Et d’ajouter : « À partir des analyses réalisées dans le pays et des aspects techniques que nous avons pu examiner, nous disposerons prochainement d’un équipement qui nous permettra de renforcer les actions, en particulier dans les municipalités qui présentent aujourd’hui les plus grandes difficultés de transmission, notamment celle du chikungunya. »

La Docteure a poursuivi : « Nous essayons de couvrir toutes les zones urbaines accessibles, non seulement celles où nous avons des preuves de cas, mais aussi celles où les habitants nous signalent la présence de malades, afin de pouvoir effectuer les traitements adulticides. »

Dans une autre évaluation nécessaire, elle a souligné : « L’un des problèmes rencontrés à cette étape est que, précisément au cours de ces deux semaines de traitement du mois de novembre, certaines provinces n’ont pas obtenu de bons résultats, car des équipes sont restées à l’arrêt. Ce sont des points que nous allons renforcer. »

Elle a insisté sur l’importance du suivi des actions entreprises, car, a-t-elle dit, « il est inadmissible de disposer aujourd’hui de l’équipement, de l’insecticide, voire du carburant, et de ne pas obtenir les résultats attendus par manque de personnel ». Ce qui importe, a-t-elle souligné, c’est de préparer les équipes pour garantir la qualité, qui reste essentielle.

La Docteure a également mis l’accent sur la participation de la communauté : « Il est très important de favoriser l’intersectorialité, la perception du risque par chacun de nous, et le soutien constant pour que les actions de lutte contre les vecteurs puissent être menées à bien. »

« Nous faisons face à une maladie qui a connu une vitesse de transmission très rapide en raison de la présence du moustique ; c’est donc contre le vecteur que nous devons concentrer nos principales actions, afin de résoudre, dans les plus brefs délais, ce problème qui affecte l’ensemble de la population », a-t-elle conclu. (Source : Granma)