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Les mafieux de la CIA en Bolivie, de Miami à Vallegrande

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che imagen portada51 ans après la mort du Che, on sait que Gustavo Villoldo Sampera, Félix Ismael Rodriguez Mendigutia et Julio Gabriel Garcia Garcia sont responsables de l’assassinat de Guevara et de ses compagnons d’armes. Ces individus avaient reçu une formation militaire dans des bases étasuniennes pour les pousser à commettre des actes aussi odieux.
 
La présence d'un grand groupe d'agents de l'Agence centrale du renseignement (CIA) d'origine cubaine infiltrés dans le ministère bolivien de l'Intérieur dans le but de combattre la guérilla du commandant Ernesto Che Guevara et de diriger des actions criminelles directes contre la gauche, a été récemment confirmée par les révélations d’un proche collaborateur des États-Unis en poste à La Paz, entre 1964 et 1968, en qualité de chef des Services de renseignement de Bolivie et du Département technique de la CIA.
 
Dans le documentaire intitulé « Operación Gaveta 1964-1968 , La CIA en Bolivia. Testimonio del agente CIA Ricardo Aneyba Torrico » (Opération tiroir 1964-1968, La CIA en Bolivie témoignage de l'agent de la CIA Ricardo Aneyba Torrico), il affirme que « ce sont les gringos qui faisaient la loi la Bolivie, et tout le troisième étage du ministère du Gouvernement était dirigé par les Cubains de Miami, par les apatrides, ainsi que par des officiers et des agents de la CIA ».
 
Les enquêtes historiques menées par les médecins cubains Adys Cupull et Froilan Gonzalez ont apporté des éléments en ce sens qui sont recueillis dans les livres « La CIA contre le Che » et « Pas d’oubli des crimes de La Higuera », où il est affirmé que pas moins de 12 agents de la CIA sont enregistrés, d'origine cubaine, avec de faux noms et prénoms et certains avec un passé terroriste.
 
Il est précisé que trois de ces individus ont participé activement à l'assassinat du Che et de ses compagnons : Gustavo Villoldo Sampera, Félix Ismael Rodriguez Mendigutia et Julio Gabriel Garcia Garcia, qui ont en commun d'être issus de la mafia terroriste anticubaine, d'avoir reçu une formation militaire dans des bases nord-américaines ; d'être inscrits sur les registres de la CIA, qui les a formés aux techniques d'infiltration, d'interrogatoires, de torture, au maniement des explosifs, à l'interception des lettres, aux communications téléphoniques et à la traque d’opposants.
 
Ils sont également unis par le fait qu'ils ont été inclus d'une manière ou d'une autre dans des dossiers de police pour des implications ou des scandales de trafic de drogues illicites dans différentes parties du monde, notamment dans les pays et régions où ils ont effectué des missions criminelles pour le compte de la CIA et des États-Unis. Cependant, les preuves ont été jugées « insuffisantes » et ils ont toujours été épargnés par la justice des États-Unis.
 
Un petit coup d’oeil sur les traces de l'agent Gustavo Villoldo nous le montre en 1959 comme collaborateur de la police du dictateur cubain Fulgencio Batista ; un an plus tard, il est recruté par la CIA pour lancer des actions contre Cuba et deux ans plus tard, il est déjà un agent principal d'infiltration et de sabotage. En Bolivie, il a participé à l'interrogatoire et à la torture de détenus, s'est vanté publiquement d'avoir donné des coups de pied et giflé le corps du Che, et de la décision de lui couper les mains.
 
Depuis le Brésil et le Mexique, il a coordonné les plans d'attaque contre des diplomates cubains, il a été envoyé comme agent de torture au Vietnam par la CIA et au Honduras dans le cadre de la sale guerre contre le Nicaragua.
 
Déjà en 1978, le FBI avait présenté à la CIA des arguments et des preuves de son implication dans le trafic de drogue et signalé qu'un petit avion avait disparu avec deux membres d'équipage d'origine cubaine, mêlés au trafic illicite. Ils l'ont protégé et ont rejeté les preuves. Cinq ans plus tard, il a créé une entreprise de fruits de mer, qui a été dénoncée comme une façade pour dissimuler son commerce de stupéfiants, lié à la mafia.
 
Il a suivi un cours de formation militaire à Fort Benning, en Géorgie, aux États-Unis, en compagnie des terroristes Luis Posada Carriles, Jorge Mas Canosa et Félix Rodriguez.
 
En ce qui concerne ce dernier terroriste qui se faisait appeler Félix Ramos, né à Cuba en 1941, il a été élevé par son oncle José Antonio Mendigutia Silvera, ministre des Travaux publics de Fulgencio Batista et l’un des plus proches collaborateurs du dictateur.
 
Avant de quitter Cuba en 1960, le « Chat » Félix, comme l'appelaient aussi les capos de Miami et les agents de la CIA, avait étudié à l'Académie militaire de La Havane ; il débarqua en Floride, fut recruté par l'agence et envoyé au Canal de Panama pour y suivre une formation terroriste. Sa première proposition fut un plan pour assassiner le commandant en chef Fidel Castro Ruz, et il fut immédiatement impliqué dans l'infiltration d'équipement et d'explosifs pour des opérations de sabotage, ainsi que dans la contre-révolution interne pour soutenir l'invasion de Playa Giron, par la Baie des Cochons. Un mois après l’écrasante défaite des mercenaires, il trouva refuge dans une ambassade, d'où il partit pour Caracas, au Venezuela, avant de voyager aux États-Unis.

Félix Rodriguez est précisément l'agent de la CIA, qui, le 9 octobre 1967, à 10 heures du matin, reçut le message codé de ses patrons avec l'ordre d'assassiner le Che, et il se chargea de faire exécuter cet ordre une fois passées 13 heures ce jour-là, à la suite d’une dernière séance d’interrogatoire et après l’avoir maltraité et menacé de mort, une attitude qui suscita même la réprobation des soldats boliviens. Les enquêteurs affirment que « l'agent de la CIA a aussi tiré sur le corps du Che ».

Pour ses longs états de service en matière de répression, la CIA le dépêcha au Pérou en 1968 pour donner des cours de renseignement et de patrouille à une unité de parachutistes ; il fut ensuite envoyé au Sud Vietnam pour torturer et interroger des prisonniers, et l'agence le décora de l'« Étoile du courage ».

Dans les années 80, il participa à des opérations et des guerres sales à la solde des États-Unis en Uruguay, en Argentine, au Brésil, au Costa Rica, au Honduras, au Guatemala, au Salvador, au Chili et au Nicaragua, et il fut impliqué dans le scandale connu sous le nom d'Iran-Contras, accusé de participation au trafic d'armes et de drogue en collusion avec la CIA et les contras nicaraguayens.

Ses dernières images publiques le situent dans la ville de Panama, durant le Sommet des Amériques, s’enfuyant en catastrophe à bord d’un minibus devant la réponse populaire à ses provocations, en compagnie d'autres mafieux et terroristes.

Selon les enquêtes de Froilan Gonzalez et Adys Cupull, l'agent de la CIA qui décida de couper les mains du Che se nomme Julio Gabriel Garcia Garcia, né à La Havane en 1928, un homme possédé de la folie des grandeurs et sujet à des hallucinations qui travaillé pour la police fasciste de Francisco Franco en Espagne, puis pour la police secrète de Batista. C’est lui qui, au triomphe de la Révolution, transféra une partie des archives du Bureau de la répression des activités communistes (BRAC), dont il était instructeur, à l'ambassade étasunienne à La Havane, et ensuite aux États-Unis.

En Bolivie, il installa ses bureaux dans le bâtiment du ministère de l'Intérieur et occupait la quasi-totalité du troisième étage, et il utilisa le service de renseignement à ses fins. Il participa aux interrogatoires et à la torture de paysans, de dirigeants sociaux et de guérilleros, appliquant des techniques d’une violence extrême, et il participa même aux opérations au cours desquelles les guérilleros étaient jetés dans la mer depuis un hélicoptère.

Son parcours « exceptionnel » en matière de répression, lui a également valu la citoyenneté nord-américaine, qu'il considéra comme « le plus grand honneur » de sa vie. Ensuite, il fut conseillé de plusieurs dictatures militaires en Amérique latine et fut impliqué dans un scandale de trafic de drogue au service de la mafia de Miami avec des Guyanais, qui se termina par une perquisition du FBI à sa résidence et un pistolet dans la bouche. La peur lui provoqua un pré-infarctus, il tomba malade et eut les membres inférieurs amputés.
 
Villoldo et Rodriguez furent parmi les rares personnes qui ont assisté aux funérailles et ils ont dû aider la veuve à payer les frais, car elle s'est plainte que la CIA l'avait abandonnée et que les 22 années passées au service l'agence n’avaient servi à rien.
 
Cinquante et un ans après ces événements, le Che immortel, latino-américain et universel, illumine un avenir optimiste et rebelle face aux injustices et aux crimes des mafieux et des agents d'aujourd'hui, qui - comme ceux d'hier - n'ont d’autre avenir que le mépris, la condamnation et l’oubli. /Granma