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Les États-Unis demandent à leurs citoyens de « reconsidérer » leur voyage à Cuba, pourtant l'un des pays les plus sûrs du monde

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SubversionCubaLes législateurs d'origine cubaine, opposés au rapprochement entre les deux pays, cherchent une réduction encore plus drastique des flux de personnes entre les deux nations.
 
Bien que Cuba soit l'une des destinations les plus sûres au monde et respecte toutes les normes internationales, les États-Unis ont recommandé le 10 janvier dernier à leurs citoyens de « reconsidérer » leurs projets de voyager dans la Grande Île des Antilles.
 
Le Département d'État a modifié son ancien système d'alerte à une échelle qui place tous les pays sur quatre niveaux, où le premier consiste seulement à « prendre des précautions normales » et le quatrième reçoit un avertissement « ne pas s’y rendre ».
 
Cuba, dont les indicateurs de sécurité citoyenne sont parmi les meilleurs de la région, a été placée au niveau 3, avec pour recommandation aux voyageurs de « reconsidérer les déplacements », « leur sécurité et leur protection étant gravement menacées ».
 
Le Venezuela, le Honduras, Haïti et le Guatemala figurent parmi les pays d'Amérique latine classés au même rang.
Comme le 29 septembre de l'année dernière, lorsqu'une alerte injustifiée de voyager sur l’Île avait été émise, l'argument invoqué par Washington était encore une fois la survenue de prétendues « attaques » contre des diplomates nord-américains à La Havane, au sujet desquelles il n’existe aucune preuve.
 
« Étant donné que la sécurité de notre personnel est menacée et que nous ne pouvons pas identifier la source des attaques, nous estimons que les citoyens étasuniens peuvent eux aussi être exposés à un danger », indique le site Web officiel du département d'État.
 
Cependant, après des mois de recherches menées aux États-Unis et à Cuba, il n'y a toujours pas de preuves à l'appui de l'hypothèse des prétendues « attaques acoustiques ».
 
Trois fonctionnaires du département d'État ont admis, lors d'une audition au Sénat, que les causes et les raisons des problèmes de santé allégués par leur personnel à La Havane demeurent encore inconnues.
 
Par ailleurs, un rapport du FBI, cité par l'agence Associated Press, affirme qu'il n'y a pas de preuves d'« attaques sonores » contre des diplomates nord-américains à Cuba.
 
La directrice générale chargée des États-Unis au ministère cubain des Relations extérieures, Josefina Vidal, a critiqué le Département d'État qui persiste à utiliser le mot « attaque » alors qu’aucune preuve ne justifie ce qualificatif.
 
« Cuba est un pays sûr, paisible et sain pour les Cubains, les étrangers, les diplomates accrédités et les millions de personnes qui nous rendent visite chaque année, y compris les citoyens des États-Unis », a déclaré la diplomate.
 
PLUS SÛR QU'AUX ÉTATS-UNIS
 
Malgré les mesures unilatérales adoptées par l'administration de Donald Trump visant à durcir le blocus et limiter les déplacements entre les deux pays, les visites de Nord-américains à Cuba ont augmenté en 2017.
 
Selon les chiffres officiels du ministère des Relations extérieures, entre janvier et novembre de l'année dernière, 579 288 personnes ont visité l’Île en provenance des États-Unis, ce qui représente une hausse de 248,7 % par rapport à 2016.
Les visites ont augmenté dans un environnement sûr, selon les voyageurs, les sites spécialisés et les voyagistes.
 
« Je me suis toujours senti en sécurité à Cuba. J'y ai passé un mois récemment et je me suis senti plus en sécurité qu'à Los Angeles », a déclaré le journaliste nord-américain Walter Lipmann au quotidien Granma.
 
« En vertu de la législation actuelle, il est toujours illégal pour les Nord-américains de voyager à Cuba en tant que touristes », a rappelé Lipmann. Et d’ajouter : « Mais tous ceux qui visiteront l'île, quelle que soit la route, se retrouveront dans un pays qui est probablement le plus paisible du monde. »
 
Daniel Howell, professeur à l'Université de New York et spécialiste de la littérature cubaine, a déclaré à ce journal que Cuba est objectivement un pays très sûr, où il n'y a quasiment pas de crimes, surtout par rapport aux États-Unis, qui affichent l'un des taux de violence les plus élevés au monde.
 
Selon les chiffres du Brady Center Against Armed Violence, près de 93 personnes aux États-Unis meurent chaque jour par arme à feu. Rappelons que l'année dernière, un tireur équipé d’une douzaine de fusils d’assaut – on peut se les procurer dans n’importe quelle armurerie – avait tué 58 personnes lors d’un concert à Las Vegas.
 
« Il est inutile de recommander aux Étasuniens de ne pas se rendre à Cuba. Je pense qu'ils se servent des prétendues attaques soniques pour effrayer les touristes, mais cela n'a aucun sens », a ajouté Howell.
 
INSATISFAIT DE LA MESURE
 
Bien que Cuba ait été placée dans l'une des catégories les plus négatives, et que ce classement ne soit fondé sur aucune donnée objective, certains législateurs cubano-américains ont réagi de façon indignée, car ils s’attendaient à une note encore plus basse pour notre pays.
 
« Le Département d'État ne doit pas minimiser la menace que Cuba fait peser sur les citoyens nord-américains. Il est irresponsable d'abaisser le niveau à l'avertissement de se rendre sur l'île, surtout quand il y a encore tant de questions sans réponse au sujet des attaques perpétrées contre les diplomates nord-américains à La Havane », a écrit sur Twitter Ileana Ros-Lehtinen, une dirigeante bien connue de l’extrême-droite anticubaine de Miami.
 
A son avis, ce nouveau classement est moins radical qu'il ne l'était le 29 septembre, date à laquelle les autorités étasuniennes, malgré l'absence de preuves, avaient déclaré que leurs citoyens risquaient d'être « victimes d’attaques sonores », leur recommandant de s'abstenir de voyager.
 
Consultée par téléconférence, Michele Thoren Bond, Secrétaire adjointe du Bureau des affaires consulaires du Département d'État, s’est prononcée sur la question.
 
« Nous avons procédé à un examen attentif, nous avons consulté nos experts et telle a été la conclusion concernant Cuba », a-t-elle signalé, avant de préciser que ce nouveau classement n'est pas dû à « un changement de la situation sur l'île, mais à la nécessité d'être cohérents dans la catégorisation des risques dans les divers pays ».
 
Citée par plusieurs médias, elle a expliqué que la quatrième catégorie englobe les pays où il y existe « une forte probabilité de risques pour la vie ». Onze pays ont été inclus dans cette définition : Corée du Nord, Afghanistan, Iran, Irak, Syrie, Yémen, Somalie, Sud-Soudan, République centrafricaine, Libye et Mali.
 
Les législateurs d'origine cubaine, opposés à un rapprochement entre les deux pays, feraient pression pour que Cuba figure dans la quatrième catégorie et fasse d’objet d’une réduction encore plus drastique du flux visiteurs en provenance des États-Unis.
 
Sur les conseils de certains d'entre eux, dont le sénateur Marco Rubio, l'administration Trump a déjà adopté des mesures unilatérales telles que la réduction des catégories de voyages autorisés et l'établissement d'une liste de produits et de lieux interdits aux Nord-américains à Cuba.
 
En outre, sous le prétexte des prétendues « attaques acoustiques », le Département d'État a réduit le personnel de son ambassade au minimum à La Havane, interrompant la prestation des services consulaires. Elle a également exigé le retrait de 17 fonctionnaires cubains de Washington.
 
Ces actions ont un « coût élevé pour notre population, l'émigration cubaine et le peuple nord-américain », a récemment souligné Josefina Vidal. (Avec la collaboration d'Ernesto Gomez, Dayron Rodriguez et Jeiddy Martinez) /Granma