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Cuba: Quels bâtiments deviendront des hôtels ?

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gibara feria 2Voici des réponses à certaines interrogations sur le processus d'investissement du ministère du Tourisme.
 
Bien souvent, les « fake news » sont des informations délibérément fausses, et d’autres peuvent résulter d’un manque d’information. La présence sans cesse croissante de Cubains sur l’internet permet aujourd'hui à des questions qui auparavant passaient inaperçues d'attirer davantage l'attention.
 
À cet égard, au cours des derniers mois, de plus en plus de regards se sont tournés vers le ministère du Tourisme de Cuba (Mintur) et son plan d'investissements. Qui décide où intervenir et pourquoi transformer certaines installations en hôtels ?
 
Bien que de nombreuses interrogations à ce sujet aient déjà obtenu une réponse, nous aimerions en savoir un peu plus sur le déroulement de ce processus de sélection. Nous avons rencontré l'ingénieur José R. Daniel Alonso, directeur général du Développement del Mintur, qui a eu l’amabilité de nous donner quelques précisions sur ce sujet.
 
Quels bâtiments mettre en valeur en priorité et pourquoi ?
 
Dans le cadre du développement intégral du tourisme, qui va au-delà de la destination « soleil et plage », et qui comprend des visites de villes patrimoniales, d'environnements naturels et d'expériences plus proches de la vie quotidienne des Cubains, nous avons identifié dans l’ensemble du pays certain nombre de bâtiments susceptibles de faire l’objet d’une valorisation touristique.
 
Il peut s’agir d’espaces patrimoniaux comme nous l’avons fait à Sagua la Grande, Villa Clara, où l'année dernière des installations comme le Palacio de Arenas et l'Hôtel Sagua, qui étaient dans un état déplorable, ont été entièrement rénovées.
 
Par ailleurs nous avons réhabilité d'autres installations qui, à leur époque, étaient aussi des hôtels, ainsi que d’autres qui n’avaient conservé que leur façade. C'est le cas de l'actuel Hôtel Packard, anciennement l’Hôtel Biscuit, et un autre qui sera bientôt achevé, le Gran Hôtel, situé non loin du Théâtre Marti. L'hôtel New York fait lui aussi l’objet de travaux de rénovation.
 
Ces interventions ne se font pas au hasard, elles sont précédées d’un processus de conciliation avec les gouvernements, les entités propriétaires des bâtiments et d’études de ces structures par des entreprises spécialisées.
 
Qui participe à ces décisions ?
 
Dans tous les cas, les investissements sont effectués conformément aux dispositions du Décret-loi 327, Règlement du processus d'investissements qui régit cette activité à l’échelle nationale. De plus, ici à La Havane et dans le reste du pays, des consultations ont lieu avec les commissions chargées d'approuver des questions spécifiques, telles que les Commissions du patrimoine et d’autres organes consultatifs sur les problématiques de gestion et de conservation des villes.
 
Ainsi, toutes les entités concernées doivent donner leur consentement ou non, au moyen d'un document officiel. Rien n'est fait tant que chaque projet n'a pas été préalablement révisé et approuvé.
 
Une fois que toutes ces entités sont d'accord avec le projet présenté, l'investissement est réalisé, mais s'il n'y a pas d'accord, tout s’arrête, et je peux vous assurer que le ministère du Tourisme n'a jamais fait d'investissements sans l'accord préalable de tous les décideurs.Hotel saratoga 1
 
En vertu du Décret-loi 327, les instances concernées doivent donner leur approbation pour la mise en exécution du processus d’investissements, comme par exemple l'Institut de Planification physique (IPF), le ministère de la Science, de la Technologie et de l'Environnement (Citma) et les autres organes directeurs du pays impliqués dans ces processus. Toutes les entités participantes doivent donner leur approbation par le biais de l'IPF, des consultations établies dans les zones d'étude et dans les certificats de microlocalisation.
 
Avec quelle rigueur procède-t-on à la construction ou la réparation d'un immeuble en matière de conservation du patrimoine ?
 
Tout d'abord, il s'agit de déterminer si la structure peut être restaurée et s'il est possible de préserver les parties possédant une valeur patrimoniale. Dans ces cas, il ne s'agit pas seulement d'hôtels, mais aussi d'installations extra-hôtelières. Il existe d'innombrables exemples d'espaces rénovés qui ne proviennent pas du tourisme comme, par exemple, des brasseries, des restaurants et d'autres, qui non seulement permettent aux villes de sauver un patrimoine bâti dégradé, mais qui deviennent aussi des sites générateurs de revenus.
 
En aucun cas nous arrivons pour dire : nous allons faire ce que nous voulons, même pour nos installations. L'exemple le plus récent est la restauration de l'hôtel Xanadu, à Varadero. Cet établissement, qui appartient au ministère du Tourisme, bénéficie d'un haut degré de protection, c'est pourquoi, en tant qu'entité, rien n’est entrepris sans l'accompagnement de l’Entreprise de restauration de La Havane, qui est spécialisée dans toutes les questions liées aux projets de restauration.
 
Dans la plupart des cas, c'est cette entité qui approuve jusqu’aux matériaux qui peuvent être utilisés dans la rénovation du bâtiment. Cette entreprise les certifie et vérifie qu'ils ont la qualité requise et qu'ils sont conformes à la valeur patrimoniale du bâtiment. C’est aussi le cas d’installations comme l'Hôtel National ou le Habana Riviera. Les matériaux doivent posséder la qualité requise pour ces travaux de restauration.
 
Cela est valable également pour les façades d'hôtels et d'autres zones touristiques. À l’heure actuelle, tout autour de La Havane, il existe un projet, le Plan directeur, pour la sauvegarde de bâtiments à valeur patrimoniale. Ainsi, les entités du secteur du tourisme consultent le Bureau de l'Historien de la Ville pour tous ce qui concerne les immeubles se trouvant dans le périmètre du Centre historique de La Havane et il a été décidé que dans cette zone nous ne faisons pas d'investissements étrangers.
 
La seule modalité d’affaires que nous commençons à envisager est celle des contrats de gestion, mais sans donner de participation à des sociétés étrangères quand il s'agit du patrimoine. Il s’agit d’une politique importante de protection qui tient à cœur au gouvernement cubain.
 
Auparavant, l'historien de la Ville, Eusebio Leal Spengler, avait expliqué au magazine numérique La Jiribilla la responsabilité assumée par le Bureau de l'historien de la ville de La Havane pendant des années, avec les nombreux projets d'investissement qui sont réalisés dans cette enceinte historique. Les actions dont chaque bâtiment a fait l’objet ont été menées dans le respect absolu de la valeur patrimoniale et ont été assumées avec responsabilité et rigueur dans chacune des décisions prises.
 
« En ce sens, il existe une large relation de travail avec le ministère du Tourisme et le Groupe d’entreprises GAESA, toujours sur la base du respect mutuel et du respect des réglementations en vigueur pour les travaux sur les bâtiments à valeur patrimoniale. C’est de cette pratique de travail en commun que sont nées plusieurs ouvrages venus rehausser le prestige de notre Centre Historique », a souligné l'historien de La Havane.
 
Certaines des questions que beaucoup de gens se posent sur les investissements touristiques dans le pays pourraient également trouver une réponse dans cette interview. Cependant, il est essentiel de travailler encore plus sur la communication afin d’anticiper les questions et les préoccupations d’une population éduquée dans son histoire et fière de protéger son patrimoine.
 
DES PRÉCISIONS
 
-Les investissements en cours d'étude de macro-localisation sont soumis aux instances de consultation. Selon les caractéristiques de l'investissement, d’autres organismes peuvent être consultés, si nécessaire. Lorsque la zone à macro-localiser comprend des espaces ou des sites à valeur patrimoniale (nationale ou internationale), ou même sa « zone de protection ou zone tampon », les Commissions nationales ou provinciales des monuments, selon le cas, doivent être consultées, ainsi que les entités qui gèrent le site. (Décret-loi 327, chapitre I, section I, section I, art. 20)
 
- Selon le Décret-loi 327, pour l'étude de macro-localisation, des analyses de la planification territoriale sont réalisées, en mettant l'accent sur l'examen des aspects macroéconomiques, tels que : les proportions économiques et territoriales ; les équilibres démographique-emploi ; les potentialités et la disponibilité des ressources naturelles (sols, eau, minéraux, forêts, etc.) ; la réduction des risques naturels ; la nécessaire adaptation des processus dérivés du changement climatique ; l'équilibre production-consommation ; l'optimisation de la distribution territoriale des revenus ; la satisfaction des demandes provinciales et l'accessibilité. /Granma