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Brésil: le néo-libéralisme incapable de trouver des solutions (I)

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bandera brasilLe processus de désindustrialisation et de dénationalisation du secteur industriel -processus qui transforme le pays en simple producteur et exportateur de matières premières- a également des conséquences graves sur la santé économique du Brésil. Sans oublier ses effets pervers dans le domaine social et concernant l´aggravation de la crise politique et institutionnelle déjà existante.
 
La dette publique brute, à la fin de 2018 se montait à 5,3 milliards de réals brésiliens (un milliard 430 millions 210 mille dollars), c'est-à-dire à l'équivalent de 76,7 pour cent du Produit Intérieur Brut (PIB) et ce chiffre suivait une courbe ascendante. En 2017, il était de 74,1 pour cent du PIB et, en 2020, selon le Fond Monétaire International (FMI), il atteindra les 90 pour cent, pour dépasser les 100 pour cent en 2022.
 
La dette publique fédérale, sans compter les dettes de chaque État, municipalité et celles des entreprises, est grimpée, à la fin de l'année 2018, à 3 milliards 980 millions de réals brésiliens (un milliard 74 millions et dix mille dollars) avec un taux de croissance d'environ 10 pour cent par an.
 
COMMENT RÉGLER CETTE DETTE?
 
Comme d'habitude, une partie de cette dette est payée en faisant de nouveaux emprunts (ce qui crée de nouvelles dettes). Mais même ainsi, pour garantir un déficit primaire, c'est-à-dire payer d'abord les banquiers, le coût des intérêts et une partie de la dette principale, il faut utiliser entre 40 et 47 pour cent des entrées d'impôts annuels.
 
L'une des sources d'entrée d'argent est le commerce extérieur. Mais le déficit de la balance commerciale de l'industrie de transformation -qui, en 2017, était de 3 milliards 320 millions de dollars- a atteint les 25 milliards 160 millions de réals en 2018 (six milliards 789 millions 440 mille dollars), puisque le pays a exporté pour 138 milliards 470 millions 440 mille dollars et a importé pour 163 milliards 630 millions dollars.
 
En 2014, année record, le déficit se montait à 63 milliards 660 millions de dollars: c'était un signe précurseur de la crise qui se traîne jusqu'à nos jours.
 
Depuis les années 1980, époque à laquelle les néolibéraux géraient l'économie de manière hégémonique, il faut, chaque jour, importer davantage de produits finis pour satisfaire la demande de la population. Et l'on s'attend à ce que ce schéma de consommation s'aggrave.
 
Pour donner une illustration de ce problème, prenons l'exemple de l'Argentine. Ce pays était le principal partenaire commercial du Brésil après l'accord d'Asunción de 1991, mieux connu sous le nom de Marché Commun du Sud (ou Mercosur), qui regroupait l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay (le Venezuela étant exclu de cet accord).
 
En Argentine, donc, le gouvernement néolibéral de Mauricio Macri a adopté le même régime que celui qui est maintenant imposé au Brésil par le capital financier: retrait de l'État, désindustrialisation, dénationalisation, déréglementation, précarisation du marché du travail avec, pour conséquence, la paupérisation de la majorité de la population.
 
Grâce à cette recette, Macri est en train de transformer l'Argentine en un simple exportateur de matières premières et de produits bruts, et d'engendrer une population toujours croissante de citoyens marginaux.
 
Les économistes du gouvernement brésilien affirment que la crise argentine, en diminuant le pouvoir d'achat, a contribué à arrêter la courbe croissante du déficit de la balance commerciale.
 
Ils sont incapables d'admettre que, tant en Argentine qu'au Brésil, la situation de crise est restée inchangée et que ses véritables causes sont identiques dans les deux pays.
 
Non seulement ces économistes sont incapables d'admettre l'échec du système néolibéral, mais, de plus, ils insistent pour le justifier en imaginant une nouvelle étape à la dictature de la pensée unique imposée par le capital financier au niveau mondial.
 
De fait, ces deux pays ont régressé et sont revenus à l'état colonial d'autrefois en n'étant plus que de simples exportateurs de matières premières. Mais prenons le cas du Brésil.
 
* Journaliste brésilien, éditeur de la revue "Diálogos del Sur"./PL