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En politique étrangère, la France utilise deux poids et deux mesures

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Emmanuel Macron presidente À la suite des déclarations polémiques du gouvernement italien envers la France, Paris a exigé que "son voisin fasse preuve du respect que se doivent mutuellement deux gouvernements qui ont été élus démocratiquement", un principe qui, toutefois, ne semble pas être appliqué par la France dans ses relations avec le Venezuela.
 
Ces dernières semaines, les relations entre ces deux nations européennes ont été marquées par une grande tension, en particulier en raison des déclarations controversées émises par les principales figures du gouvernement italien.
 
Et tout spécialement celles de Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur, qui a souhaité que les électeurs français n'accordent pas leur confiance au président lors des élections européennes qui se tiendront au printemps.
 
Dans un communiqué officiel, le ministère français des Affaires Étrangères s'est indigné devant ces "accusations répétées et ces attaques méprisables sans fondement aucun".
 
"Il faut revenir à la fin de la guerre (la Seconde Guerre Mondiale, 1939-1945) pour trouver une telle attitude de la part du Gouvernement italien. Avoir des désaccords est une chose, mais les instrumentaliser a des fins électorales en est un autre", peut-on lire dans ce texte.
 
C'est pourquoi, la France estime que "ces dernières ingérences du gouvernement italien constituent une provocation supplémentaire inacceptable. Elles violent le respect dû à une élection démocratique qui va avoir lieu chez un peuple allié et ami, comme le respect que se doivent mutuellement des gouvernements élus démocratiquement et librement".
 
Cependant, ce principe que les autorités françaises brandissent pour expliquer leurs relations avec Rome, ne semble plus valide pour les relations entre la France et le Venezuela, comme le prouvent les derniers rebondissements dans cette affaire, après que le leader d'opposition, Juan Guaidó, se soit unilatéralement proclamé président du pays.
 
Cette auto proclamation, ne peut être considéré que comme une tentative de coup d'État dans un pays qui a tenu des élections présidentielles en 2018 remportées par Nicolás Maduro avec le soutien de millions de citoyens vénézuéliens.
 
Malgré cela, le président français a quand même insisté pour que Maduro convoque des élections dans huit jours, délai après lequel la France reconnaîtrait Guaidó comme président.
 
Cette attitude, qualifiée de "honteuse" par de nombreux hommes politiques et de citoyens français, a été appliquée à la lettre dès que le délai imparti s'est écoulé et le président Macron a accordé son appui à l'opposant vénézuélien.
 
Qu'en est-il de ce "respect dû à élection démocratique d'un peuple"? Qu'en est-il du respect que se doivent deux gouvernements élus démocratiquement et librement?
 
Ce que la France exige de l'Italie ne semble plus avoir aucune valeur lorsqu'il s'agit du Venezuela.
 
Les voix n'ont pas manqué en France, pour dénoncer l'attitude adoptée par le président Macron envers Caracas. Par exemple, celle du dirigeant de gauche Jean-Luc Melenchon, pour qui le président français est loin de parler au nom du pays tout entier.
 
"Ce n'est pas la France qui soutient les personnes qui tentent de perpétrer un coup d'État au Venezuela. C'est uniquement Macron. Nous devons résister! Avec l'ONU, nous disons: Nicolás Maduro est le président du Venezuela! Paix et liberté pour le Venezuela!", a déclaré sur son site Twitter le dirigeant de la France Insoumise.
 
De son côté, le député Éric Coquerel déplore que "sans débat parlementaire, le monarque Macron ait pris une décision nuisant au droit international et qui s'aligne sur l'attitude belliciste de Donald Trump, le président des États-Unis".
 
"C'est une journée triste pour la France", a-t-il ajouté, "car la voix de notre pays compte pour les pays sud-américains. Il faut que ces derniers sachent que Macron ne parle pas au nom de tout la France". /PL