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Cuba: La parcours scabreux du maïs trangénique (I)

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Cosecha maiz transgenico CubaAprès un décollage favorable il y a cinq ans, sur les terres de la province de Sancti Spiritus, l’expérience du maïs transgénique demande encore des oreilles, des bras et une « hybridation » de volontés.

Il est vraiment dommage que, ayant la possibilité d’étendre et de consolider toujours plus la culture du maïs transgénique (hybride transgénique CIGB), après cinq ans d’expériences qui n’ont laissé aucun doute sur ses avantages et ses potentialités, des facteurs objectifs et subjectifs persistent qui entravent ce programme dans les domaines agricole et économique

S’il s’agissait d’une pratique aventureuse « pour tenter sa chance », la prudence ou la lenteur auraient une certaine raison d’être. Mais tel n’est pas le cas.

Le fait d’être devenu il y a des années une sorte de laboratoire national, a permis à la province de Sancti Spíritus d'« aller droit au but » d’une ligne qui, sans exagération, peut être considérée comme stratégique, dans l’effort national pour progresser vers la souveraineté alimentaire, augmenter les productions, réduire les importations, diminuer la dépendance dommageable des aléas du marché international, faciliter les enchaînements internes, démêler les nœuds...

Pourquoi le porc, la volaille, les œufs... ont disparu de bien des étals, se sont faits rares, ce qui a fait augmenter de manière exponentielle le cours avec des prix jamais atteints depuis des décennies?

Sans nourriture animale, il n’y a ni troupeau, ni élevage, ni viande, ni production, ni satisfaction des besoins. Au-delà des alternatives cubaines ou traditionnelles, l’alimentation animale devient aussi indispensable que le comportement de son prix sur le marché extérieur devient imprévisible.

Dans un bref entretien, le docteur Mario Pablo Estrada, directeur de la recherche agricole au Centre de génie génétique et biotechnologie (CIGB), a déclaré à Granma que, sauf dans le milieu rural familial, « dans notre pays, il existe très peu de connaissance concernant la culture du maïs à des fins d’alimentation animale ; on estime que 90 % de la récolte est destinée à la consommation humaine, sous forme de maïs tendre ».

Beaucoup de producteurs, étatiques et privés, ignorent ou ne comprennent pas un détail que souligne également le docteur Enrique Rosendo Pérez Cruz, directeur du CIGB à Sancti Spíritus : 70 % de la base alimentaire des sources de nourriture pour le bétail est liée au maïs, qui s'est progressivement imposé comme une matière première indispensable

Lors de la neuvième réunion entre le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez et le Premier Ministre, Manuel Marrero Cruz, et le groupe d’experts participant au programme de souveraineté alimentaire et d’éducation nutritionnelle, il est ressorti qu’en cinq ans, le pays avait versé environ un milliard de dollars pour l’achat de maïs sur le marché international.

Il serait bon de nous demander combien de lignes, produits, marchandises, équipements, médicaments, et même des aliments nous avons cessé d’acheter avec cet argent pour acheter un grain que la terre ne demande qu’à produire, parce qu’elle peut parfaitement le faire.

Selon les statistiques, notre pays a besoin de 900 000 tonnes de maïs sec et de 500 000 tonnes de soja pour produire de la viande de porc, de poulet, des œufs...

Sur les 2 milliards de dollars d’aliments que nous importons, cinq produits représentent plus de 1,2 milliard : le maïs, le soja, le riz, le lait et la viande, principalement de poulet.

UNE EXPÉRIENCE POSITIVE

La réalité semble confirmer de plus en plus qu’en plantant le même maïs et de la même manière que nous l’avons fait pendant des siècles, nous ne cesserons jamais de dépenser des millions à l’étranger.

Osvaldo Hernandez Gil, qui à la tête de l’activité des semences et des ressources phytogénétiques au sein la Délégation provinciale de l’agriculture dans la province de Sancti Spiritus, est bien conscient que la variété traditionnelle a réussi à fournir, à peine, des rendements allant d’une à deux tonnes par hectare (certaines sources une moyenne de 0,6 selon certaines sources). Par ses potentialités, cependant, l’hybride transgénique peut dépasser les dix tonnes par hectare.

Comme chacun sait, ce maïs est résistant à l‘alucite des cérales (Sitotroga cerealella), principal fléau de cette culture à Cuba. Et pourquoi? Tout simplement parce que la graine contient le gène de la bactérie Bacillus thuringiensis, bt. En d’autres termes : le gène de cette bactérie a été pris et inséré dans le génome de la plante.

Dans la pratique, le sujet ne semble pas relever de la littérature spécialise..

Comme il est écrit dans les archives du journal Escambray, lorsque le paysan Félix Alvarez a attiré l’attention là-bas à Punta de Diamante, il y a quelques années, avec l’ « incroyable » bilan de 6,20 tonnes par hectare, il n’a pas hésité une seconde à affirmer : « Ce maïs est incomparable à tout autre maïs... c’est ce qui nous manquait jusqu’à présent ».

Août 2025, pour la troisième fois (sans avoir posé de questions) le jeune producteur Reinier Catala Dueñas, de la Coopérative de Crédit et de Services « Heriberto Orellana », affirme : « Après que l’un plante ce maïs personne n’en veut d’autre. Si quelqu’un n’en veut pas, c’est parce qu’il a fait une mauvaise gestion ».

Je l’écoute et me viennent à l’esprit plusieurs des raisons exposées à ce sujet par le docteur Enrique Rosendo, mais je préfère que ce soit Reinier lui-même, qui laboure et ensemence son champ, en contact direct avec la terre, qui l’explique, avec ce franc parler typique du paysan cubain.

« J’ai commencé à cultiver maïs transgénique il y a quatre ans. Je n’ai ressenti aucune crainte ; depuis que je m’y suis mis, j’ai pris soin de suivre à la lettre les techniques culturales recommandées. Il y avait une surveillance constante, même des spécialistes venaient de La Havane, ils prélevaient des échantillons sur les plante, ils emportaient des épis, des graines... Je n’ai pas manqué d’aide. Après la première hectare de test j’ai obtenu six tonnes et dans la seconde 7,5. Puis la récolte a diminué en raison du manque d’intrants, de la sécheresse et d’autres problèmes.

« Cette expérience mérite d’être multipliée dans le pays. C’est incroyable ce qu’elle peut donner. J’aurais aimé que vous voyiez la vigueur du maïs que j’ai récolté dans une zone où j’avais auparavant cultivé des pommes de terre biologiques, auxquelles je n’avais appliqué que de la matière organique. Et je dois vous dire que cette année, je n’ai pas utilisé d’engrais de fond. Il est vrai que je n’ai pas obtenu sept tonnes par hectare, mais 3,5tonnes, ce qui n’est quand même pas mal... »

« Je vous donne un autre exemple : le maïs ensemencé par Onel Carrazana et Luis Molina, selon la méthode traditionnelle, est devenu tout rachitique, entre autres choses à cause de la sécheresse. Pas le mien. Celui-ci a plusieurs avantages : il pousse plus vite, il est fort, plus résistant aux ravageurs, les épis ont des rangées plus longues et arrondies, vous pouvez cultiver plus de plantes dans le même espace...».

Un avis similaire a exprimé plus d’une fois le jeune producteur Yoandi Rodriguez, non seulement pour la résistance de ce maïs aux insectes nuisibles, mais aussi parce qu’il atteint une taille supérieure, il est moins envahi par les herbes et, surtout, il fournit des rendements beaucoup plus élevés par rapport à « l’autre ».

Ce n’est pas non plus un hasard si, dans le sud de la province de Sancti Spiritus, les frères Ridel et Rigo Toledo ont misé sans hñesiter sur cet hybride transgénique, ou si à la Coopérative « Juan Darias », dans le nord nord, son président Aldo Fortain s’est félicité, à plusieurs reprises, du bon accueil réservé par plusieurs producteurs, à partir essentiellement de quelque chose d’irréfutable : les rendements avantageux.

La question est donc inévitable. Si les résultats sont probants, ce groupe d'agriculteurs est persuadé que d'autres vont les suivre. Pourquoi ne pas multiplier, voire généraliser cette expérience ? (Source : Granma)