Cuba: Si nos défaillances étaient moins nombreuses, nous pourrions produire plus d’aliments
- Écrit par Wennys Diaz Ballaga, Granma
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L'industrie alimentaire a fait l’objet d’un audit qui a inclus 491 entreprises, ainsi que des entretiens avec plus de 10 546 personnes.
L'industrie alimentaire a deux grandes forces, l'infrastructure et les capacités de production créées par la Révolution dans tout le pays, ainsi que ses plus de 70 000 travailleurs dévoués et expérimentés, capables de surmonter tous les obstacles, aussi difficiles soient-ils.
Tels ont été les propos d’Alberto Lopez Diaz, ministre de l'Industrie alimentaire, en réponse aux questions des députés, après la présentation du rapport de l'audit le plus approfondi du ministère qu’il dirige, qui a eu lieu durant la deuxième journée de la 3e session ordinaire de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire dans sa 10e Législature.
Lopez Diaz a également reconnu qu'il existe des défaillances qui nous sont propres, lesquelles ont un impact négatif sur les résultats productifs.
Parmi ces déficientes, figurent le fait que les 43 mesures adoptées pour renforcer l'entreprise d'État socialiste n'ont pas été mises en œuvre ou n’ont pas été utilisées de manière adéquate.
En outre, on a observé une centralisation des pouvoirs de la part de nos structures d’entreprise, les systèmes de paiement qui motiveraient la main-d'œuvre ne sont ni appliqués ni encouragés de manière adéquate, et il n'y a pas suffisamment d'exigences pour garantir tout d’abord la passation des commandes, puis qu’elles soient respectés, en particulier dans le secteur de la livraison du lait et de la viande de bœuf.
Il apparaît également un manque d'application et de contrôle du respect des exigences du décret 22 sur la production industrielle d'aliments et de boissons.
Le ministre a précisé que sur un potentiel de 4 255 producteurs industriels, 4 141 ont présenté des demandes de production d’aliments et que 1 578 permis provisoires et 1 112 licences ont été accordés, soit un taux de mise en œuvre de 63 %. Sur les 1 466 MPME privées agréées dont l'objet social est de produire des denrées alimentaires, seules 507 produisent effectivement.
Il a déclaré qu’à tout cela s'ajoutent les conséquences du blocus criminel imposé par le gouvernement des États-Unis, qui frappent directement ce secteur vital pour le peuple, ainsi que les limitations financières, auxquelles s'ajoutent également les difficultés d'accès aux marchés voisins et, dans de nombreux cas, les difficultés de location de navires pour l'importation de denrées alimentaires dans le pays.
D’où, a-t-il poursuivi, l’impact sur l'acquisition de matières premières pour la production, le respect des engagements et la fourniture à la population des aliments prévus dans le panier familial budgétisé, lesquels arrivent souvent en retard ou avec des manques, comme le lait en poudre pour nos enfants et nos femmes enceintes et la consommation sociale.
Dans ce contexte, des priorités ont été définies, notamment :
Augmenter les exportations pour atteindre des revenus de plus de 240 millions d'USD, et contribuer à hauteur de plus de 78 millions d'USD au compte central du pays.
Augmenter les ventes à partir de plateforme et dépasser les 10 millions de dollars, ainsi que la production pour les chaînes de magasins, le tourisme et la Zone de développement de Mariel, et destiner une partie de ces revenus à l'acquisition de matières premières pour produire pour notre peuple.
Augmenter la production nationale et mettre à profit les capacités productives basées sur les enchaînements avec le secteur primaire, principalement avec l'agriculture et tous les acteurs économiques en général.
Avancer dans le processus de décentralisation des pouvoirs et les accorder aux structures administratives de base, ce qui renforcera la municipalité et rapprochera la prise de décision du lieu de production et de création de la richesse.
Concevoir et adopter des plans financiers solides qui nous permettront de récupérer les capacités de production, l'acquisition de matières premières pour augmenter la production destinée à la population.
Exploiter les réserves de pêche existantes, principalement dans l'aquaculture, ce qui est prévu dans le Programme de développement jusqu'en 2030.
« En cette période que nous vivons et dans les conditions d'économie de guerre, nous n'avons pas besoin d'investir dans de nouvelles technologies et des infrastructures ; nous avons suffisamment de capacités avec ce que nous avons », a-t-il déclaré.
À PROPOS DE L’AUDIT PARLEMENTAIRE TRÈS APPROFONDI
Devant les députés du Parlement cubain, Ramon Osmani Aguilar Betancourt, président de la Commission agroalimentaire, a présenté les résultats de l'audit le plus approfondi de cet organisme au ministère de l'Industrie alimentaire, conformément à l'accord X-60 adopté lors de la 2e Période ordinaire des sessions.
À propos des résultats de la mise en œuvre de la loi sur la Pêche et de ses normes complémentaires, il a précisé que 232 actions préparatoires ont été réalisées, avec la participation de plus de 12 700 pêcheurs.
Il a noté que l’on avance dans la mise en œuvre des mesures adoptées par le Comité exécutif du Conseil des ministres pour donner à l'activité de pêche non étatique plus de flexibilité.
Parmi les mesures envisagées figure l'autorisation donnée aux différentes formes de gestion de fournir des services de construction et de réparation des bateaux des entreprises spécialisées.
Il y a également l'autorisation de la construction et de l'enregistrement d’embarcations à des personnes physiques, à condition que les exigences établies à cet effet soient respectées.
En outre, il est prévu d’encourager la mise en place, dans toutes les provinces, de conditions pour la vente en gros et au détail d'intrants (engins de pêche, moyens de protection, entre autres), et de déclarer les Bases de pêche comme Port de pêche d'intérêt local, comme établi dans le décret-loi n° 230/2002, en attente de publication dans le journal officiel, entre autres actions.
LES PROGRAMMES PRODUCTIFS DÉFINIS DANS LA LOI DE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ET DE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE
Quant à la contractualisation de la viande et du lait [commande du gouvernement aux producteurs], le rapport présenté indique que 9 100 producteurs n'ont pas respectés les contrats.
Il ajoute qu’en 2024, des contrats ont été passés pour une commande de 232 242 500 litres de lait, ce qui représente 84 % du potentiel. Ce lait a été négocié avec 2 833 formes de gestion productives et 58 producteurs qui ont établi des liens directs avec l'industrie.
Fin mars, sur un plan de collecte de 38 955 tonnes, 27 385 tonnes avaient été collectées, ce qui représente 70,3 % de la commande.
Concernant la production de viande, il a expliqué qu’un contrat pour 52 782 tonnes a été passé en 2024, ce qui représente 83 % du potentiel existant. Les contrats pour l’achat de viande sont passés avec 2 821 formes de production.
Aguilar Betancourt a signalé que des difficultés persistent dans la passation de contrats économique des entreprises laitières et de viande avec les formes de production et les producteurs, outre le fait que l’on ne met pas à profit les pouvoirs accordés aux entreprises pour renforcer l'attention directe aux producteurs.
Le président de la Commission agroalimentaire a suggéré, parmi les recommandations, de renforcer les actions de contrôle qui permettraient de faire respecter les réglementations sur la pêche et sur la production industrielle d'aliments et de boissons ; d'accélérer le processus de transfert des entreprises locales prévues vers les systèmes agroalimentaires dans le cadre de la décentralisation des pouvoirs, et d'augmenter les livraisons de la production de chaque entreprise aux Bilans alimentaires municipaux ; et de renforcer l'exigence de mise en œuvre du système intégral de maintenance industrielle dans chacune des entreprises, afin de parvenir à une culture de la maintenance dans l'ensemble des installations.
AU COURS DU DÉBAT
Les députés ont évoqué la sécurité alimentaire, en particulier le respect des normes et des autorisations qui la soutiennent. José Angel Portal Miranda, ministre de la Santé publique, a déclaré que cette question faisait l'objet d'un suivi constant de la part du ministère.
Il a ajouté que, dans certaines occasions, les conditions dans les usines obligent à augmenter la rigueur des inspections, « mais en aucun cas une licence n'est accordée si les conditions ne sont pas réunies ».
Dans le cas des permis temporaires, a-t-il affirmé, l'industrie est accompagnée d'un réseau d'hygiène et d'épidémiologie.
« L'industrie a des difficultés, mais dans tous les cas, l’accompagnement du Minsap est présent », a-t-il déclaré.
Au sujet de la loi sur la Pêche, Leidys Maria Labrador, députée de la municipalité de Puerto Padre, à Las Tunas, a souligné qu'il fallait s’occuper davantage des villages de pêcheurs côtiers. « Nous y avons beaucoup de gens humbles qui vivent de la pêche depuis des années, et ce n'est pas seulement un moyen de subsistance, mais une culture. »
Elle a ajouté que l’on ne peut pas considérer ces pêcheurs uniquement comme ceux qui n'ont pas le bon matériel de pêche, ou du point de vue de l'illégalité.
« Pourquoi ne pas rêver, entre plusieurs de ces pêcheurs, de créer une coopérative ? L’idée, ce n'est pas seulement de combattre, mais aussi de se centrer sur la question et d'arriver jusqu’aux territoires », a-t-elle conclu.