Cuba: Profiter de la culture du tabac pour produire également des aliments
- Écrit par Ronald Suárez Rivas, Granma
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À Pinar del Rio, le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz Canel Bermudez, a appelé à diversifier les cultures afin d'atteindre la souveraineté alimentaire.
Pinar del Rio doit avoir la capacité de produire du tabac et, en plus, de produire des aliments. C'est ce qu'a déclaré le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, dans cette province, lors d'une réunion visant à évaluer les progrès des engagements pris au début de l'année pour faire face à la situation socio-économique complexe que traverse le pays.
Le président cubain a appelé à profiter de la culture du tabac existant à Vueltabajo (Pinar del Rio) pour développer d'autres cultures.
« À Pinar del Rio, nous nous concentrons beaucoup sur la production de tabac, qui est fondamentale et dont nous ne pouvons pas nous passer », a-t-il déclaré, mais il a averti que cela ne signifiait pas que les aliments consommés sur le territoire devaient provenir de l'extérieur.
« La vie a démontré que les terres peuvent être exploitées », a-t-il déclaré. « C'est pourquoi nous avons encouragé les pôles de production et la diversification des cultures. »
Des représentants d'organisations politiques et de masse, des chefs d'entreprise et d'autres acteurs économiques, le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, et le Secrétaire à l'organisation du Comité central du Parti, Roberto Morales Ojeda, tous deux membres du Bureau Politique, étaient également présents à la réunion avec les plus hautes autorités du Parti et du gouvernement sur le territoire.
En outre, le vice-Premier ministre, Jorge Luis Tapia Fonseca, les ministres de l'Agriculture, Ydael Pérez Brito, et de l'Industrie alimentaire, Manuel Sobrino Martinez, étaient également présents.
Diaz-Canel a souligné que l'alimentation est l'un des problèmes fondamentaux auxquels le pays est confronté à l’heure actuelle.
En ce sens, il s'est interrogé sur le fait qu'il existe des communautés rurales où les terres sont restées en friche.
Le Premier secrétaire du Comité central du Parti a insisté sur la nécessité de développer dans les municipalités des systèmes de production locaux forts, qui apportent une contribution au territoire, à la province et au pays, tout en affirmant que cela devait être inclus dans les stratégies de développement territorial.
« Tout le monde doit créer des modules d'élevage. Toutes les entités qui pourraient disposer de zones d'autoconsommation doivent en créer, non seulement pour approvisionner le restaurant ouvrier, mais aussi pour vendre à leurs travailleurs
Malgré les graves limitations de ressources dont souffre l'agriculture cubaine, en raison de l'intensification du blocus des États-Unis et de la crise économique mondiale, il a souligné que dans toutes les municipalités du pays, il existe de bonnes expériences de producteurs qui, sans presque aucun intrant, sont en mesure d'obtenir de bons résultats.
« Pourquoi ne pas faire en sorte que ces exceptions deviennent la règle ? Que nous manque-t-il pour généraliser ces bonnes expériences ? », a-t-il dit.
DES PROGRÉS
Malgré les dégâts causés par Ian, quelque 5 300 hectares de tabac ont été plantés et récoltés à Vueltabajo Photo: Ismael Batista
Ruben Ramos Moreno, gouverneur de la province, lors de la présentation du rapport sur les engagements pris en janvier, afin d'obtenir de meilleurs résultats en 2023, a expliqué que sur 166 accords, 121 sont respectés, et il a mentionné, parmi les réussites, l'ensemencement de plus de cent hectares de soja, qui fourniront la semence pour pouvoir planter dans la seconde moitié de l'année quelque 800 hectares, principalement pour l'alimentation animale, dans des programmes tels que celui du porc.
Il a également informé que 28 demandes de terres pour l'autoconsommation émanant de différentes entités ont été approuvées, que l'activité touristique est en hausse, que la production locale de matériaux augmente et que 27 % des maisons touchées par l'ouragan Ian ont été réparées.
Pour sa part, Joel Hernandez Acosta, délégué à l'agriculture, a expliqué que de janvier à aujourd'hui, 2 571 hectares de terres ont été remises, et que malgré les énormes dégâts causés par Ian, quelque 5 300 hectares de tabac ont été plantés et récoltés à Vueltabajo, et environ 3 000 séchoirs à tabac détruits par l’ouragan dévastateur ont été reconstruits.
Et d’ajouter que, pour la prochaine saison de cette culture, qui est le principal produit exportable de l'agriculture cubaine, on s'attend à une nouvelle campagne de grande envergure, près de 13 000 hectares, ce qui exigera un effort important pour faire face à la phase agricole et pour entreprendre la reconstruction de plus de 4 000 nouveaux séchoirs à tabac.
DE NOMBREUSES RÉSERVES À EXPLOITER
Au cours de la réunion, il a également été question d'investissements qui ne progressent pas et d'activités qui n'atteignent pas les résultats escomptés.
Outre les facteurs objectifs, qui pèsent lourd, l'accent a été mis sur des questions qui témoignent d'une certaine superficialité et d'un manque de rigueur.
C'est le cas des livraisons de viande bovine et de lait, deux produits qui remplacent des importations pour le pays, et pourtant, des milliers d'agriculteurs sont réticents à passer des contrats de vente pour leur production et ne vendent absolument rien à l'État à l’heure actuelle.
À ce sujet, le Premier ministre de la République, Manuel Marrero Cruz, a souligné l'importance de transformer le processus de passation de contrat avec les producteurs, un problème récurrent qui limite encore la commercialisation des aliments dans la province.
« C'est l'une des choses que nous devons changer radicalement », a-t-il déclaré.
Marrero Cruz, qui est également membre du Bureau politique a souligné qu'à Pinar del Rio, environ 90 % de la production agricole est entre les mains de différentes formes de gestion privée, alors que la responsabilité de l'alimentation de la population incombe au gouvernement.
Par conséquent, il a averti que si ceux qui ont cette responsabilité au niveau de l'État n'assument pas leurs responsabilités, à savoir « aller voir les producteurs, s'asseoir pour négocier, passer des contrats, les signer avec les responsabilités claires pour chaque partie, et les sanctions si ces engagements ne sont pas respectés, comment allons-nous remplir ce mandat, qui est de garantir la satisfaction des besoins du peuple ? »
Même si l'on sait qu'il existe des facteurs externes qui limitent le développement du pays, Marrero Cruz a appelé à réfléchir à ce que l’on a cessé de faire et qui aurait pu être fait avec plus de créativité, car « certaines choses dépendent de nous-mêmes ».
« Nous devons chercher des solutions différentes et voir comment nous pouvons surmonter les problèmes en nous appuyant sur notre potentiel », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il existe de nombreuses réserves à exploiter.
Le Premier ministre cubain a insisté sur la nécessité de renforcer l'attention portée aux institutions sociales et aux personnes en situation de vulnérabilité, et de progresser dans la création de garderies, car il y a actuellement plus de 2 500 mères dans la province qui demandent des places pour leurs enfants dans les jardins d'enfants.
Il a également appelé à travailler avec fermeté dans la lutte contre le délit et la corruption, à établir des priorités et à définir les questions qui ont un impact direct sur le peuple.
En raison des séquelles de l'ouragan Ian, il a reconnu que la province a besoin de l'aide des autres, mais qu'elle doit aussi relever le défi d'exploiter toutes ses réserves, avec la conviction qu'il est possible de faire des choses, même sous les effets du blocus.
Pour conclure, il a déclaré qu'il était nécessaire de réduire le nombre de réunions et de mettre en place des systèmes de travail agiles qui permettent de résoudre les problèmes des citoyens. « Nous devons aller vers le peuple, l’écouter, ce qui génère de la confiance et du soutien », a-t-il déclaré.
Dans son intervention, Roberto Morales Ojeda, Secrétaire à l'organisation du Comité central du Parti, a appelé à supprimer de tout vestige de conformisme ou d’autosatisfaction, et à lutter contre toutes les manifestations de délit, d'illégalité et de corruption.
Il a rappelé que les gouvernements des États-Unis ont historiquement maintenu la même politique hostile à l’encontre de notre pays, dans le but de générer des pénuries et de provoquer une explosion sociale.
Par conséquent, face à cette stratégie perverse, il est de notre devoir de continuer à défendre la Révolution et à surmonter les obstacles imposés par le blocus.
