Deux nouvelles mesures visant à dynamiser l’entreprise d’État socialiste
- Écrit par Susana Anton
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Deux nouvelles mesures visant à poursuivre la transformation de l'entreprise d’État ont été présentées par le vice-Premier ministre, Alejandro Gil Fernandez, en partant du principe que l'entreprise étatique est le sujet principal de notre modèle économique.
Ces deux mesures, a-t-il précisé, font également l'objet de l'élaboration de normes juridiques qui se trouvent dans un processus de conciliation : l'une élimine l'obligation d'utiliser la grille des salaires pour le paiement des salaires dans les entreprises d'État, et l'autre concerne la conception du fonctionnement d'une micro, petite et moyenne entreprise d'État dans sa structure juridique et sa relation avec son propriétaire.
Lors de son intervention dans le cadre de l’émission télévisée La Table ronde, le ministre de l'Économie et de la Planification a rappelé l’approbation récente, lors d'une session du Conseil des ministres, du processus de perfectionnement des acteurs économiques, qui comprend les secteurs étatique et non étatique.
Gil Fernandez a signalé que, dans le cas de la première mesure, qui a trait à l'amélioration du système de rémunération du travail fourni – comment sont payés les salaires dans l'entreprise d’État socialiste – « nous avons franchi des pas avec la modification du système de paiement. La distribution des bénéfices a été intégrée comme un revenu mobile pour les travailleurs et nous avons assoupli le processus de distribution des bénéfices, entre autres, afin de renforcer le lien entre les résultats du travail et les salaires perçus par les travailleurs ».
De même, a-t-il ajouté, nous avons progressé, conformément aux accords du 8e Congrès du Parti communiste de Cuba, dans la transformation de l'entreprise d'État socialiste, et « nous sommes parvenus à un consensus au sein du gouvernement sur une mesure sans précédent, qui consiste à éliminer l'obligation de l'échelle des salaires pour le paiement des salaires au sein des entreprises d'État ».
Il a souligné qu'il s'agit d'une mesure de grande portée, qui donne plus d'autonomie et de responsabilité à la gestion de l'entreprise d’État, sur la base du fonds salarial établi. Il a ajouté que cette mesure a été étudiée et analysée avec le monde universitaire, que les risques ont été évalués et qu'elle devrait « avoir un impact très favorable sur le secteur des entreprises publiques, et nous devons y aller progressivement ».
En ce sens, il a ajouté qu'il doit s'agir d'entreprises disposant d'un système comptable, d'une organisation, d'un développement dans la gestion des ressources humaines et d'un contrôle interne adéquat, ce qui permettra de tester puis de généraliser cette pratique, mais « nous ne sommes pas contre la montre ».
Il a expliqué que cette mesure n'est pas conçue « pour qu'à partir du jour où l'entreprise entre dans le système, tous les travailleurs gagnent davantage, car elle continuera selon le même principe : le salaire augmentera dans la mesure où l’on créera plus de richesse, plus on sera efficace et plus la contribution à l’État sera élevée, avec un modèle de rationalité et de sens économique ».
Le vice-Premier ministre a souligné que, pour ce processus, le directeur de l'entreprise devra concevoir son système de paiement avec le conseil d'administration, en accord avec la section syndicale.
En ce qui concerne l'amélioration et l'expansion du travail dans le secteur non étatique, a-t-il souligné, l'une des indications est de ne pas négliger l'entreprise d’État du point de vue de l'autonomie, car il faut aller en parallèle.
Dans le secteur non étatique, il existe une certaine liberté pour fixer le montant des salaires aux travailleurs, une démarche qui, avec cette mesure, sera intégrée à la gestion du fonctionnement de l'entreprise étatique socialiste.
Le vice-Premier ministre a indiqué que « nous devons créer les conditions. Des risques existent, mais dans la vision de secouer l'entreprise, de faire des choses différentes ayant un impact ».
POUR LA FLEXIBILISATION DES MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
La deuxième mesure, a-t-il affirmé, concerne le fonctionnement des micro, petites et moyennes entreprises (mpme) dans le secteur étatique, dans le cadre du renforcement de l'entreprise d’État socialiste.
Il a rappelé que dans le cas des mpme non étatiques, le « propriétaire » est une personne physique, alors que dans les mpme, c'est l'État, qui doit être représenté par une entité juridique.
Gil Fernandez a déclaré : « Nous avons évalué plusieurs alternatives et cela se fera par l'intermédiaire d'unités budgétisées, d'entreprises, d'organisations supérieures de gestion d'entreprises, de centres scientifiques et d'universités qui pourront agir en tant que partenaires des MPME étatiques.
Notre conception des mpme n'est pas celle d'une entreprise de subsistance, a-t-il dit, mais d'une entreprise à forte valeur ajoutée et de niveau professionnel, et « nous concevons le secteur étatique en partant de ce principe ».
Il a indiqué que, « en identifiant un propriétaire de la mpme d'État, nous mettons en pratique une conception qui est la séparation des fonctions entre la propriété et la gestion, un processus bien défini, qui sera réalisé en appliquant la conception du propriétaire et de la fonction de la mpme d'État avec une autonomie dans sa gestion ».
Ces deux mesures, qui figurent à l'ordre du jour du gouvernement, permettront de dynamiser l'entreprise d’État socialiste, et « nous allons progresser dans le rôle dominant qu'elle doit jouer dans notre modèle économique ».
DES OUTILS JURIDIQUES À METTRE EN ŒUVRE
En ce qui concerne les normes juridiques qui couvrent ces mesures, le vice-Premier ministre a précisé qu'il existe six décrets-lois, un décret et 16 résolutions qui relèvent de la responsabilité de huit organes.
Il a précisé : « nous en sommes aux dernières étapes du processus de conciliation des règlements, de leur publication, de la formation et de la conception de la mise en œuvre des mpme, du travail indépendant tel que nous l'avons conçu, et des coopératives agricoles ».
Il a signalé que les conditions sont réunies pour conclure le processus de circulation dans les semaines à venir et, une fois qu'il sera terminé, ces mesures seront soumises au Conseil d'État, de sorte que, dans le reste du mois de juillet, nous puissions conclure ce processus.
Pour conclure, il a signalé que ce train de mesures est une preuve de la volonté politique de faire avancer le programme du gouvernement, qui favorise les transformations pour le bien de l'économie. /Granma