Le gouvernement des États-Unis: seul responsable de l'arrêt des transferts d’argent par le bais de Western Union
- Écrit par Yisell Rodríguez Milán
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Le mensonge, la manipulation, la coercition et le recours à la force sont quelques-unes des clés de la politique des États-Unis contre Cuba depuis plus de 60 ans. Changer ce que le monde et les Cubains eux-mêmes, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Île, entendent par « la Révolution » est essentiel pour atteindre leurs objectifs.
Dans le cadre de cette hostilité, qui dure depuis plus de six décennies et qui a été renforcée par près de 200 mesures adoptée par l'administration actuelle, sous la seule et exclusive responsabilité du gouvernement étasunien, la cessation des transferts d’argent de cette nation vers Cuba par l'intermédiaire de Western Union a pris effet le 23 novembre.
L'institution financière publique du groupe Cimex, S.A. (Fincimex), autorisée par la Banque centrale de Cuba à réaliser les opérations d'intermédiation de ce processus de flux financier aux familles cubaines a souligné sur sa page Facebook officielle que, suite aux mesures du gouvernement des États-Unis visant à étouffer l'économie cubaine, le service des 407 points de paiement qui composent le réseau de l'entreprise étasunienne sur le territoire national serait interrompu.
Ainsi, les canaux officiels et plus sûrs d'envoi d’argent depuis les États-Unis sont donc fermés à ceux qui ne peuvent pas se rendre fréquemment à Cuba pour soutenir financièrement leurs familles ou qui ne souhaitent pas recourir à des tiers pour ce genre d’opérations.
Par cette prise de position, l'ampleur de l'impact direct des États-Unis sur la famille cubaine est une fois de plus accentuée, interrompant les liens contre ceux à l'encontre desquels ils agissent délibérément et en temps de crise aggravée par la COVID-19 et le blocus lui-même, qu'ils maintiennent cruellement.
DES MENSONGES DERRIÈRE LES PRESSIONS
En juin de cette année, Fincimex a été ajouté à la liste des entités faisant l’objet de restrictions du Département d'État des États-Unis, qui comprend les ministères des Forces armées et de l'Intérieur et la Police nationale révolutionnaire, ainsi que des sociétés, des entreprises, la Zone spéciale de développement de Mariel et les terminaux à conteneurs de Mariel et de La Havane. Il est également évident qu'ils persistent dans leurs attaques contre les institutions qui garantissent la souveraineté nationale, et dans leur intérêt à étouffer notre peuple.
Le 23 octobre, le Département du Trésor a annoncé des modifications à la réglementation relative au contrôle des avoirs cubains, qui empêcheraient les transferts de fonds vers Cuba par l'intermédiaire de sociétés étasuniennes disposant d’autorisations générales.
Pour « se dégager de toute responsabilité », l'administration étasunienne emploie la justification selon laquelle les transferts de fonds ne seraient pas interrompus si Cuba acceptait l'imposition, par le gouvernement étasunien, d'un réseau de paiement différent de l'actuel ... dans moins de 30 jours, date fixée pour l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation de l'OFAC.
Mais 20 ans d'équipement, de préparation professionnelle et de mise en place de l'infrastructure de communication pour parvenir à un réseau de paiement capable de maintenir le niveau opérationnel élevé des sociétés de transferts de fonds internationaux n'est pas quelque chose qui peut être résolu du jour au lendemain. Et il va sans dire que notre peuple a le droit constitutionnel d'entretenir des relations économiques, diplomatiques et politiques avec tout autre État, et que ces relations ne sauraient être négociées sous la menace, l'agression ou la coercition.
Cuba a le droit souverain de prendre ses décisions sans obéir à aucune sorte d'imposition, de chantage ou condition.
Dans l'une de ses publications, Fincimex souligne que ses plateformes présentent en outre de forts niveaux d'intégration technologique et de processus logistiques au niveau national. Ces deux aspects sont connus des « concepteurs de ces mesures » - dénonce l'entreprise - et cela prouve l'intention d'interrompre les transferts d’argent pour lesquels « ils doivent, comme d'habitude, mentir à l’opinion publique ».
Par ailleurs, sans la direction de Fincimex en tant que représentant de Western Union à Cuba, ils seraient contraints de fermer, met en garde la société, en soulignant une fois de plus la fragilité de la supposée « porte ouverte » laissée par les États-Unis, car « il est de notoriété publique que 70% du réseau de points de paiement est constitué de sociétés figurant sur la liste des entités faisant l’objet de restrictions ».
Depuis 1998, date à laquelle Fincimex a signé le contrat avec Western Union, jusqu'en 2010, les transferts d’argent étaient payés en dollars et avaient à peine des niveaux opérationnels. C'est à partir de cette année-là qu'ils ont pu obtenir de l'OFAC une autorisation pour pouvoir payer en CUC, la monnaie légale à Cuba, et à partir de là, le flux avait été maintenu jusqu'à présent.
En octobre 2019, avec le début de la vente en devises librement convertibles, la demande de ces devises s'est accrue au sein de la population, et Fincimex a offert à toutes les sociétés de transfert de fonds la possibilité de les diriger vers des comptes bancaires. Western Union travaillait sur cette modalité, qui devait être mise en œuvre à partir de janvier, mais cette possibilité a été interrompue par la décision arbitraire de l'administration de la Maison-Blanche.
On ne saurait ignorer qu'une telle mesure peut encourager l'illégalité, puisque les familles pourraient chercher des moyens informels et irréguliers d'aider leurs proches, s'exposant ainsi à être victimes d'une escroquerie, alors que le pays dispose d'un service qui s'est avéré rigoureux et efficace.
Un quart de siècle s'est écoulé depuis que Fincimex a commencé à faciliter les transferts de fonds en assurant la sécurité, la transparence de sa procédure et en garantissant un flux ordonné et sûr. Cette société est également reconnue sur le marché international pour le sérieux de son travail, garanti par les conditions dans lesquelles elle remplit ses fonctions au nom du système financier cubain.
Des mensonges rÉpÉtÉs mille fois n'en deviennent pas pour autant des véritÉs
La guerre psychologique comme arme pour provoquer l’asphyxie économique et la déstabilisation politique a été essentielle dans les actions des États-Unis à l'égard de Cuba. Cette attaque contre les envois de fonds n'est qu'un exemple de plus.
Dans les années 1960, les États-Unis semèrent la terreur avec l'opération Peter Pan. En conséquence, plus de 14 000 enfants furent arrachés à leurs parents. Aux yeux des citoyens des États-Unis, et du monde entier, il s'agissait de tristes histoires de Cubains « fuyant la répression », alors que la famille était victime de l'un des chapitres les plus déplorables de la guerre inhumaine contre Cuba.
Au début de 1959, les entreprises étasuniennes détenaient près de 40 % des terres sucrières, 90 % des mines, 80 % des services... et pratiquement toute l'industrie pétrolière. Ils fournissaient les deux tiers des importations de Cuba. Ces intérêts frustrés ont motivé leur position de haine impitoyable.
La séquence de mensonges ne s'est pas arrêtée. Les « attaques acoustiques » fabriquées à propos des diplomates étasuniens ont été démantelées par les scientifiques et le FBI, après des mois d'enquêtes et quatre voyages à La Havane. Et, même maintenant, sous l'administration Trump, jour après jour, la campagne accusant Cuba d' « esclavagisme » sur ses médecins qui participent à des missions de collaboration et d'aide solidaire à l'étranger est également démantelée.
ANNÉES ÉLECTORALES ET PRÉÉLECTORALES...
Des recherches récentes du Centre d'études hémisphériques et sur les États-Unis de l'Université de La Havane confirment qu'entre 2001 et 2020, les sanctions étasuniennes contre Cuba suggèrent comme modèle possible que c'est en période électorale ou préélectorale que les actions hostiles sont les plus musclées. Mais c'est l'année préélectorale 2019 qui affiche le plus grand nombre de nouvelles normes juridiques dans la période analysée : il y a eu des sanctions tous les mois, sauf en janvier, et à plusieurs reprises ils ont appliqué plus d'une sanction par mois.
Cette augmentation des normes juridiques en 2019 a fait suite à la défaite notable du Parti républicain aux élections de mi-mandat de 2018, qui a modifié la composition du Congrès et, ce qui est peut-être plus important encore, a semblé mettre en danger la réélection de Donald Trump. Peut-être la machine politique a-t-elle interprété que le président était obligé de gagner la Floride en novembre 2020 pour sécuriser sa réélection.
Toutefois, dans une interview réalisée avant les élections aux États-Unis de novembre dernier, le directeur général chargé des États-Unis au ministère des Relations extérieures, Carlos Fernandez de Cossio, a déclaré à Granma que les sondages réalisés dans ce pays ces dernières années montrent que même pour les électeurs cubano-américains, la question des relations avec Cuba n'est pas aussi importante, puisque la santé, l'emploi, la sécurité des citoyens et le logement sont plus importants pour eux. Il est difficile de penser que la plupart des Cubains soutiendraient une campagne visant à entraver les relations avec leurs familles. /Granma