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Cuba: Accélérer la reprise du commerce intérieur grâce aux investissements étrangers

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repriseLes investissements étrangers pourraient dynamiser l'industrie nationale en permettant l’augmentation de la production et, ainsi, accroître les offres à un rythme plus rapide.

Les récentes mesures prises modifient considérablement le rôle des capitaux étrangers dans le commerce intérieur et, ce faisant, l'État entend avoir une influence sur les problèmes de pénurie et contribuer ainsi à l'amélioration des offres dans les magasins de vente en monnaie librement convertible et en pesos cubains.

L'une des voies dans lesquelles nous avons besoin d’avancer plus rapidement est d'augmenter les offres de vente en gros, a estimé Alejandro Gil Fernandez, vice-Premier ministre, lors du Forum commercial sur les investissements étrangers, organisé par le ministère du Commerce intérieur (Mincin), auquel ont participé des représentants d'ambassades, des hommes d'affaires cubains et étrangers, ainsi que des fonctionnaires d'organismes de l'administration centrale de l'État.

Alejandro Gil, qui est également ministre de l'Économie et de la Planification a également abordé l'importance de cette stratégie, car aujourd'hui, tant le secteur privé que le secteur public ont besoin de ressources pour satisfaire la production. Un besoin auquel il est répondu par les importations, ce qui représente un espace pour la participation du capital étranger dans le commerce de gros.

Un point fort selon le ministre : le pays dispose d'une infrastructure supérieure aux niveaux de production, tout en ne niant pas l'obsolescence technologique dans de nombreuses fabriques ou usines, mais cela confirme plutôt que beaucoup d'entre elles sont sous-utilisées, précisément en raison du déficit de matières premières.
C'est pourquoi, a-t-il précisé, l'idée n'est pas d'investir dans des entrepôts ou des usines, mais de réactiver ceux dont nous disposons aujourd'hui, car la capacité de produire et de consommer est présente, ce qui manque, ce sont les intrants, en raison du besoin de financement.

D’où l’urgence de nous associer aux investissements étrangers directs pour approvisionner le pays dans ce sens. Nous devons mettre en route l'industrie électronique, par exemple, dont les produits sont très demandés sur le marché, a déclaré Gil Fernandez.

L'objectif est de mettre l'infrastructure nationale à la disposition des investissements étrangers afin d'accroître la production et, de cette manière, d'augmenter les offres avec plus de rapidité ou de dynamisme auquel nous parviendrions si nous récupérions progressivement les revenus en devises que l'Île a perdus, qui s'élèvent à plus de 3 milliards dans un laps de temps très court, a-t-il dit.

L'objectif est donc que les investisseurs étrangers placent des produits dans le pays et profitent de son expérience, de ses facilités financières, de sa technologie. Du côté de Cuba, il y a l'infrastructure, et nous pouvons fournir des acteurs économiques étatiques et non étatiques.

Quant au commerce de détail, qui est ouvert à la participation des entreprises mixtes, l'objectif n'est pas seulement de commercialiser des produits importés, mais aussi que les investisseurs étrangers aient intérêt à préfinancer l'industrie nationale, à acquérir des produits et à les commercialiser, a déclaré le vice-Premier ministre.

LES OPPORTUNITÉS D'AFFAIRES NE SONT PAS RARES

Au cours du Forum commercial, auquel a également participé Eduardo Rodriguez Davila, ministre des Transports, plusieurs entités cubaines ont présenté des opportunités d'affaires et leurs principales caractéristiques, conformément aux principes et aux mesures adoptés début août et rappelés par Betsy Diaz Velazquez, ministre du Mincin, lors de l'ouverture de l'événement.
Luis Carlos Gongora Dominguez, directeur du Commerce extérieur du gouvernement de La Havane, a présenté plusieurs propositions qui contribueraient à améliorer les services à la population de la capitale.

Parmi celles-ci, il a souligné la possibilité de produire et de commercialiser en gros et au détail dans la capitale des biens de consommation et des biens intermédiaires très demandés, associés aux activités de boulangerie et de pâtisserie, à la production artisanale et industrielle de bonbons et autres confiseries, ainsi qu'à la transformation et à la conservation des aliments.

Il a expliqué que les potentialités du marché sont claires en raison du nombre croissant de micro, petites et moyennes entreprises engagées dans ces activités, en plus du fait que ces produits et matières premières sont largement utilisés à domicile, dans l’alimentation familiale, ce qui justifie également un marché de détail.

Les produits à commercialiser, a-t-il mentionné, sont d'usage général, tels que le sucre, le sel, les farines, ainsi que les mélanges spécifiques, les farines sans gluten, les conditionnements et emballages, les graisses, les huiles, les levures et les colorants, entre autres matières premières.

Au sujet des autres possibilités, Tomas Oviedo, de la direction des entreprises du ministère de l'Industrie (Mindus), a proposé plusieurs secteurs qui présentent un potentiel pour les investissements étrangers, par exemple, la commercialisation de pneus, d'articles en caoutchouc, ainsi que les intrants et les équipements liés à ces productions.
Il a précisé que la proposition prendrait la forme d'une société de commerce de gros et que l'opportunité réside dans la forte demande non satisfaite, avec des clients potentiels tels que le Mincin lui-même, le ministère des Transports (Mitrans), le secteur de la construction ou toute autre branche de l'économie possédant un transport automobile.

Une autre opportunité provenant de l'industrie chimique, a-t-il ajouté, réside dans la création d'une entreprise de vente en gros de verre plat et d'articles de ce matériau, de fournitures et d'équipements pour les usines concernées.
La perspective dans ce cas serait de répondre aux exigences de ce marché, d'acquérir de nouvelles technologies pour le développement de cette industrie, mais aussi de récupérer et de tirer le meilleur parti des capacités déjà en place.

Les possibilités dans le secteur agricole sont également nombreuses, c'est pourquoi Maria del Carmen Fages Plasencia, responsable du Groupe d’entreprises de logistique au ministère de l'Agriculture (Gelma), a proposé de développer une chaîne de magasins en gros et en détail pour offrir une variété de produits et d'intrants à l'échelle nationale.

Elle a envisagé la sélection de pas moins de cinq magasins, dont l'emplacement doit être négocié entre les parties, et qui seront soutenus par des entrepôts de gros.

La responsable du Gelma a fait référence à la forte demande du secteur en matières premières, outils, outillages et accessoires, entre autres, et comme autre potentiel, elle a ajouté l'existence de capacités logistiques sous-utilisées, avec un réseau d'établissements en rupture de stock.

UN ENVIRONNEMENT PLUS FAVORABLE AUX INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS

Lors de la rencontre, Ana Teresita Gonzalez Fraga, Première vice-ministre du Commerce extérieur et des Investissements étrangers, a expliqué les principes généraux pour les investissements de ce type à Cuba, car comme cela a été expliqué il y a quelques jours, les mesures élargissent l’éventail et ne sont pas restrictives, mais elles ont certaines finalités sur lesquelles il faut veiller, et contrôler qu'elles soient respectées.

Par ailleurs, elle a également évoqué les différentes conditions et garanties offertes à ces entreprises, comme, par exemple, le Guichet unique, créé pour accompagner les investisseurs et leur faciliter l'ensemble du processus.
Et de souligner que notre pays dispose d'un Portefeuille actualisé d'opportunités commerciales, qui a été remanié pour le doter d’un environnement visuel plus interactif, accessible de n'importe où dans le monde, et d’un système de recherche intégré qui contient environ 678 projets dans les secteurs prioritaires de l'économie nationale.

L'environnement favorable aux investissements étrangers, a insisté Gonzalez Fraga, a augmenté ces derniers temps, et preuve en est que certains investissements sont approuvés au niveau ministériel. Il y a aussi la facilitation des affaires en vue de la production agroalimentaire et une vision plus large vers le secteur des services professionnels et du système financier.
Et d’évoquer ensuite la possibilité de créer des entreprises en ligne, notamment lorsque le partenaire étranger ne peut pas se déplacer à Cuba.

En outre, nous avons évalué un régime financier différencié pour les nouvelles modalités d'investissement étranger, autrement dit, les entreprises fonctionneront en monnaie étrangère, si bien qu’elles effectueront tous leurs encaissements et paiements avec une garantie totale de liquidité en monnaie étrangère et enregistreront leurs comptes en monnaie étrangère. Elles fonctionneront également sur des comptes réels en devises, à partir desquels elles pourront librement ordonner des paiements à l'étranger.

Cette autorisation, a-t-il précisé, sera maintenue jusqu'à ce que les conditions soient réunies dans l'économie pour assurer la convertibilité totale de la monnaie nationale, lorsque ces entreprises passeront à l'exploitation en cup, sans que cela n'affecte leurs activités.

Elle a souligné la proposition d'assouplir les exigences relatives à la soumission des propositions, afin de réduire la quantité de documents actuellement requis pour l'approbation.

Malgré les difficultés que traverse le pays, a-t-elle affirmé, l'attrait de Cuba pour les capitaux étrangers et les nombreuses opportunités d'affaires dans la plupart des secteurs de l'économie sont reconnus.
Cela ouvre la voie à une nouvelle façon d'accélérer la reprise du commerce, ce qui équivaut à améliorer l'offre de biens et de services à la population dans toute l'Île.